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jeudi, 1 novembre 2018

Michèle Vianès à la XIème conférence des OING de la francophonie à Erevan (Arménie) 12 -14 septembre 2018

Michèle Vianès, présidente de Regards de Femmes, OING accréditée auprès de l’Organisation Internationale de la Francophonie, a participé à la XIème Conférence des OING de la Francophonie à Erevan, du 12 au 14 septembre 2018.

La conférence a été ouverte par M. Kamo Areyan, le maire par intérim d’Erevan, S.E. Madame Michaëlle Jean, Secrétaire Générale de la Francophonie, et M. Nikol Pashinyan, Premier Ministre de la République d’Arménie.

Lors de la cérémonie d’ouverture, autour du thème « Vivre Libres ensemble », Hayarpi Papikyoan, coordinatrice du programme droits humains de la fondation arménienne Open Institute, a présenté leurs actions pour les droits des femmes. Les difficultés pour faire voter la loi contre les violences domestiques, en raison de l’opposition de l’église arménienne, s’inscrivent dans la vision patriarcale de la société. Pour preuve : l’Arménie est le 3ème pays au niveau mondial pour le taux d’avortements sélectifs en fonction du sexe.

Michèle Vianès a été invitée à intervenir à deux des quatre ateliers organisés pendant la conférencesur le thème commun du « Vivre ensemble dans la solidarité, le partage des valeurs humanistes et le respect de la diversité : source de paix et de prospérité pour l’espace francophone ».

Lors de l’atelier sur l’Etat de droit et la lutte contre les discriminations, Michèle Vianès a d’abord rappelé que les droits humains concernent également les femmes et les hommes et que le fondement d’une société démocratique repose sur l’indistinction des droits entre les personnes. Puis elle a présenté la manière dont Regards de Femmes construit son plaidoyer dans tout le champ des droits des femmes avant de présenter plus précisément la stratégie de Regards de Femmes en faveur de la parité politique.

La parité politique pose problème parce que la différence des sexes est le point de tension entre deux espaces : l’espace de la filiation et celui de la cité et de sa gouvernance, l’espace politique. La domination du masculin sur le féminin s’est traduite, entre autres, par l’exclusion des femmes de la fonction de délibération au nom d’autrui et pour les autres, donc de la politique et de la représentation de l’universel.

La notion de parité rompt avec ce déni de droit. Pour gérer la cité, femmes et hommes agissent ensemble.

Lors de l’atelier sur l’égalité entre les hommes et les femmes au cœur du vivre ensemble, Michèle Vianès a redit que le féminisme est une construction de la raison fondée sur l’émancipation et l’autonomie de tous les êtres humains, quels que soient leur couleur, leur sexe ou leur religion.

La raison d’être du combat féministe est de créer de l’égalité là où la différence est porteuse de discriminations. L'apprentissage de l'égalité entre les garçons et les filles est une condition nécessaire pour que, progressivement, les stéréotypes s'estompent et d'autres modèles de comportement se construisent. Dès le plus jeune âge, l’éducation des filles et des garçons doit faire vivre et comprendre l’égalité entre les sexes que ce soit dans la famille ou à l’école, via les médias, la publicité, les activités sportives ou culturelles, les albums ou les jouets.

Parmi les actions de Regards de Femmes dénonçant les inégalités subies, celle de ne pas avoir d’état civil et/ou de ne pas avoir la possibilité pour les femmes de déclarer la naissance de leurs enfants a été présentée. En effet notre action www.etatcivil.pw sur l’inscription à l’état civil, premierdes droits humains, indispensable pour avoir accès à tous les autres droits, est un exemple précis de construction de partenariats entre la société civile et les partenaires institutionnels, au niveau local, national et international.

Les deux autres ateliers portaient l’un sur « La contribution des artistes, ces créateurs et de leurs œuvres dans le vivre ensemble », l’autre sur « L’emploi des jeunes et l’entreprenariat dans l’espace francophone à l’heure des migrations irrégulières ».

A la suite des ateliers et des débats occasionnés, la déclaration finale de la XIème Conférence des OING de la Francophonie a été adoptée.

Elle recommande, entre autres, aux Etats et gouvernements membres de la Francophonie :

  •        de mettre en place un fond d’appui destiné au renforcement des capacités des femmes dans la vie politique et citoyenne, agissant entre autres à travers des actions de formation, de sensibilisation et de plaidoyer ;
  •        d’exiger la délivrance systématique et gratuite des actes de naissance, notamment aux enfants sans identité, dans l’espace francophone

mardi, 5 juin 2018

Edito 27 : La 62° CSW

PHOTO_AVEC_MARLENE_SCHIAPPA.jpgRegards de femmes était présente à la Commission de la condition des femmes (CCF/CSW62) du 10 au 17 mars 2018.

https://twitter.com/franceonu/status/975001461233987584 [Vidéo]

4300 femmes représentants plus de 600 associations de la société civile participaient à la Commission aux côtés des représentants de 170 Etats membres de l’ONU.

La 62ème CCF/CSW avait pour objectif l’accès effectif aux droits universels et à l’autonomie économique, politique et sociale des femmes et les filles vivant en zone rurale, trop fréquemment oubliées du développement.

Regards de femmes agit pour l’enregistrement des naissances, le premier des droits universels, celui qui est indispensable pour accéder à tous les autres. Or 50% des personnes vivant en zone rurale ne sont pas enregistrées à la naissance.

Regards de femmes a donc organisé 2 évènements sur ce thème : L’identité juridique indispensable pour l’autonomisation des femmes et des filles les 13 et 15 mars 2018 et a présenté le prétotype de la plateforme www.etatcivil.pw.

Michèle Vianès a été également invitée à intervenir

  • Lors de l’évènement parallèle, organisé par la Côte d’Ivoire « L’identité juridique pour chaque enfant» ;
  • Lors du « side event » organisé par le réseau des femmes de l’Association des Parlementaires de la Francophonie Le numérique, facteur d’autonomisation des agricultrices françaises

Une réunion bilatérale ONU Femmes et Regards de femmes a eu lieu le 16 mars dans les bureaux d’UN Women sur la question de la déclaration des naissances.

Michèle Vianès, présidente de Regards de femmes et coordinatrice pour l’Europe du réseau francophone pour l’égalité femmes-hommes (RF-EFH) a participé aux réunions de travail des coordinatrices du réseau et à la réunion avec SE Madame Michaëlle Jean, Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie.

Nos actions de plaidoyer ont eu de l’effet.

Le  point l de la partie « Renforcer les cadres normatifs, législatifs et politique » des conclusions agréées concerne l’importance vitale de l’enregistrement des naissances : « Garantir l’enregistrement universel des naissances, y compris en zone rurale et assurer l’enregistrement des mariages pour les personnes vivant en zone rurale, y compris en éliminant les barrières physiques, administratives, procédurales et autres qui empêche l’accès à l’enregistrement et en prévoyant, où ils sont défaillants, des mécanismes d’enregistrement des mariages,  religieux ou coutumiers, en gardant à l’esprit l’importance vitale de l’enregistrement des naissances pour la réalisation de leurs droits. ».

http://www.unwomen.org/-/media/headquarters/attachments/sections/csw/62/outcome/csw62-agreed-conclusions-advanced-unedited-version-en.pdf?la=en&vs=3837

Les conclusions agréées déclinent les mesures indispensables qui doivent devenir la réalité des femmes et les filles en milieu rural : Accès à la terre et à la propriété, à la sécurité alimentaire et à la nourriture, au travail décent, aux infrastructures et à la technologie, à l’éducation et à la santé y compris la santé sexuelle et reproductive, en finir avec la pauvreté et avec toutes les formes de violence et de pratiques néfastes envers les femmes.

« Pendant les 2 semaines de discussion, nous avons entendu les femmes et les filles dire ce qu’elles veulent. Pour apporter les changements indispensables, elles demandent des actions concrètes de la part des gouvernements comme de la société civile. Elles doivent pouvoir parler et être entendues dans toutes les consultations. » Phumzile Mlambo-Ngcuka, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et Directrice exécutive d’ONU Femmes.

vendredi, 9 mars 2018

Edito 62CSW : Pour une planète 50/50 d’ici 2030 Ne laisser personne de côté

La 62ème session de la Commission de la Condition des Femmes (CCF/CSW aura lieu à l’ONU à New York du 12 au 23 mars 2018.

Thème prioritaire : Problèmes à régler et possibilités à exploiter pour parvenir à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes et des filles en milieu rural.

Thème de l’évaluation : « La participation et l’accès des femmes aux médias et aux technologies de l’information et des communications, les incidences de ceux-ci et leur intérêt pour la promotion et l’autonomisation des femmes (Conclusions concertées de la quarante-septième session) »

Phumzile Mlambo-Ngcuka, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et Directrice exécutive d’ONU Femmes, a rappelé que « Les femmes rurales garantissent la sécurité alimentaire de leurs communautés, améliorent la résistance au changement climatique et renforcent les économies. Pourtant, les inégalités entre les sexes les empêchent de réaliser leur plein potentiel, les laissant loin derrière les hommes et leurs homologues vivant en milieu urbain. »

 La déclaration écrite de Regards de Femmes est publiée sur le site du Conseil économique et social de l’ONU, en Français, Anglais et espagnol. 

Pour éliminer la discrimination à l’égard des femmes dans les zones rurales (Article 14 de la Convention CEDEF/CEDAW), nos actions en France concernent les agricultrices ainsi que les femmes vivant en zone rurale. Elles sont décrites dans la première partie de notre déclaration.

La seconde partie est consacrée à nos actions de sensibilisation des États et d’information des populations dans les zones rurales sur la nécessité de la déclaration des naissances et autres fais d’état civil, mariage et décès.

 En effet dans le monde, 80 % des enfants sont déclarés à la naissance en zone urbaine, mais seulement 50 % en zone rurale. Dans les pays les moins développés, l’écart passe de 53% en zone urbaine à 33% en zone rurale (UNICEF, 2013)

En zone rurale, la question de l’Etat Civil et de l’identité juridique est fondamentale pour l’accès des femmes et des filles aux droits et aux programmes de développement. Le certificat de naissance ou un jugement supplétif est indispensable pour établir les actes légaux de mariage, divorce, décès, héritage et de propriété. Les filles et les femmes dépourvus d’état civil ne pourront pas ouvrir un compte en banque, obtenir un prêt à un taux légal, occuper un emploi reconnu, être électrices ou élues.

Quand on ne connait pas l’âge, on peut pas lutter contre les mariages précoces, le travail des enfants, la traite et toutes les formes d’exploitation et de violence envers les filles et les femmes.

Pendant la CCF/CSW, Regards de Femmes organise 2 ateliers pour présenter le prototype de la plateforme numérique que nous construisons www.etatcivil.pw afin de sensibiliser les Etats et informer les populations sur la nécessité de l’état civil fiable pour tous et toutes.

Ils porteront sur la nécessité de l’identité juridique pour parvenir à l’égalité des sexes et à l’autonomisation économique des femmes dans les zones rurales avec la présentation de bonnes pratiques à partager. Ils auront lieu :

1-      Le mardi 13 mars de 10h à 12h à la représentation permanente à l’ONU New York de l’Organisation Internationale de la francophonie, 801, 2nd avenue, suite 605, New York ; Déroulé

 

2-      Le jeudi 15 mars de 8h30 à 10h00 dans l’espace attribué par le secrétariat des ONG de la CSW, Gallery, 4 W 43rd St, New York. Déroulé

Michèle Vianès, présidente de Regards de Femmes, est invitée à intervenir lors des évènements organisés par :

-          la Ministre des Droits des Femmes et la Ministre de l’Education et de l’enseignement technique et professionnel de Côte d’Ivoire sur l’état civil, le mercredi 16 mars de 16h à 18h, déroulé

-          le réseau des femmes parlementaires de l’APF, mercredi 16 mars de 18.30 à 19.45 « L’économie sociale à l’ère du numérique comme facteur de réduction de la pauvreté et l’autonomisation des femmes rurales ».

 Regards de Femmes participera aux réunions organisées par la France ainsi qu’à celles organisées par l’Organisation Internationale de la francophonie, en tant que membre du réseau francophone pour l’égalité femmes-hommes RF-EFH

Conférence des femmes de la Francophonie Les femmes s'imposent la francophonie s'engage

unnamed.jpgRegards de femmes a participé à la Conférence des femmes de la Francophonie les 1er et 2 novembre, suivie de l’Assemblée Générale du Réseau Francophone pour l’égalité femme-homme (RF-EFH) les 3 et 4 novembre à Bucarest.

Michèle Vianès, Présidente, faisait partie de la délégation prise en charge par l’Organisation Internationale de la francophonie (OIF). Elle a participé r le mardi 31 aux dernières réunions préparatoires, en particulier celle avec les responsables Bulgares pour définir la méthodologie et les critères retenus pour l’Appel de Bucarest. Elle a  contribué le 2 novembre à la rédaction de la partie commune et, en tant que rapporteure de l’atelier sur le leadership des femmes dans la gouvernance économique, aux recommandations de l’axe 3.

Voici le lien de l’appel
https://www.francophonie.org/IMG/pdf/appel_de_bucarest_final.pdf

Parmi les phrases importantes entendues :
Michaêlle Jean « Quand les femmes se rassemblent et décident d’agir ensemble, plus rien n’est impossible » et « Ne jamais rien lâcher face aux idéologies obscurantistes »
Grande Duchesse du Luxembourg « La stigmatisation des femmes et filles violées pendant les conflits tue aussi »
Yannick Glemarec « Faire avancer les différents Objectifs du Développement Durable en même temps »
Marlène Schiappa a dénoncé l’autocensure et le complexe de Cendrillon
Catherine Samba-Panza, présidente de la RCA pendant la période de transition, a insisté sur l’interdépendance de l’économie et de la politique,
Leila Saadé « Les femmes ont la discrimination en partage »
Ndioro Ndiaye, coordinatrice du RF-EFH « Pour passer à l’échelle dans la lutte contre les inégalités femme-homme, il faut s’attaquer à la structure reproductrice des schémas d’inféodation et d’assujettissement des femmes. »

Pendant la conférence, elle a  rencontré, de manière bilatérale, sur les questions d’état civil, Lydienne Epoubé, Présidente du réseau des femmes parlementaires de l’Assemblée parlementaire de la francophonie,  Yannick Glemarec, Directeur exécutif adjoint d’ONU Femmes, et  Michaëlle Jean, Secrétaire Générale de l’OIF.


Les échanges ont porté sur la 62 ème CCF/CSW à l’ONU en mars 2018. D’abord sur l’inscription dans les conclusions agréées de la facilitation pour les femmes, quel que soit leur statut marital, de déclarer la naissance de leurs enfants. Puis sur la présentation du « prétotype » de la plateforme numérique  de Regards de Femmes « Un état civil pour chaque enfant » lors d’un évènement pendant la CSW.

Michèle Vianès a également été invitée par Madame Michèle Ramis, Ambassadrice de France à Bucarest et  le groupe des Ambassadeurs, Délégations et Instituions francophone en Roumanie au déjeuner organisé à la résidence de France.

Ensuite lors de l’AG du RF-EFH, les associations membres  ont échangé sur la priorisation des objectifs et des actions du réseau pour la période 2017-2019.

Toutes les associations présentes partagent l’importance et la nécessité de la déclaration des naissances de chaque enfant. C’est la question prioritaire et indispensable pour l’accès des femmes et des filles aux programmes de développement.

Comme chaque fois les rencontres internationales et les échanges  permettent des actions communes pour faire avancer les droits des femmes et des filles partout dans le monde et exiger la redevabilité des Etats et gouvernements par rapport à l’arsenal législatif de leur pays et les conventions contraignantes, régionales et internationales qu’ils ont signées.
 
 

lundi, 24 avril 2017

COMPTE-RENDU DE LA 61° CSW

"Les temps sont durs pour les femmes progressistes"

Phumzile Mlambo-Ngcuka Directrice exécutive d’ONU Femmes

13 mars 2017 ONU CSW61 Réunion des ONG

La 61e session de la commission de la condition des femmes (CCF/CSW) de l’ONU a porté cette année sur l’autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en mutation.

La délégation de Regards de Femmes comprenait Catherine Aubry, Nicole Bez, Patricia Jullien et Michèle Vianès. Pascale Crozon, députée du Rhône, présente à la CSW était également à nos côtés. (photo).

8600 activistes ont participé à la CCF/CSW aux côtés des représentants des Etats et des entités onusiennes. Le terme « activiste » volontairement utilisé plutôt que le terme « féministe » parce que la présence « des ennemis des droits des femmes » pour reprendre l’expression de Phumzile Mlambo-Ngcuka, directrice exécutive d’ONU Femmes, n’a jamais été aussi nombreuse et visible. Le programme des Side-events l’illustre précisément : L’Organisation de la conférence islamique en programmait tous les jours et même plusieurs par jour, idem pour les intégristes catholiques et les évangélistes.

Lors de la première réunion pour les ONG françaises, (photo) à la mission permanente de la France à l’ONU, en présence de la Ministre Laurence Rossignol, l’Ambassadeur Delattre a confirmé que le nouveau Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guttires, était conscient des vents contraires dans le monde sur les droits des femmes et extrêmement vigilant.

REUNIONS DE DEBRIEFING DES ONG


Sa présence le vendredi 17 mars à la réunion des ONG le confirme. (photo) C’est la première fois que le Secrétaire Général de l’ONU participe à la réunion matinale de débriefing des ONG. Consultez l'article (en anglais) sur l'intervention de Mr Antonio Guttires sur le site d'ONU Femmes.

Pour le Secrétaire général la parité à tous les niveaux, objectif central, est la bataille à mener. Personne ne veut perdre les positions détenues depuis longtemps. Lorsqu’il était Premier Ministre du Portugal son combat le plus difficile avait été d’inscrire la lutte contre les violences envers les femmes dans l’agenda gouvernemental. Questionné sur la traite des êtres humains, il pense que les politiques s’investissent contre le trafic de drogue parce que leurs enfants risquent d’en être victimes alors qu’ils n’ont pas cette crainte concernant les trafics d’êtres humains.

La veille, Phumzile Mlambo-Ngcuka, directrice exécutive d’ONU Femmes, lors de la réunion des ONG a déclaré « Les temps sont durs pour les femmes progressistes dans les pays hostiles aux droits positifs des femmes. Les ennemis sont très nombreux et il est important de savoir qui sont les ennemis des droits des femmes… 150 pays [sur 176 pays] ont des législations contraires aux droits universels des femmes, affectant 3 milliards de femmes et filles dans le monde. »

Michèle Vianès l’a interrogé sur le droit à l’avortement légal et sécurisé pour les femmes et les filles partout dans le monde. (photo) Sa réponse a confirmé nos craintes. C’est la barrière la plus difficile à soulever, celle contre laquelle les alliances entre les pays hostiles aux droits des femmes sont les plus profondes et les oppositions les plus enracinées dans les mentalités.

SIDE ET PARALLEL EVENTS


L’atelier de Regards de Femmes « Les crises et les femmes fenêtres d’opportunités ou menaces de régression » fut extrêmement riche et intéressant. Les panélistes ont présenté des bonnes pratiques pour le renforcement du leadership et de la participation des femmes, l’élargissement des possibilités dans le monde du travail, l’accès à un travail décent avec la mise en place de cadres normatifs et juridiques. Voici le lien pour les actes.

Michèle Vianès était invitée en tant que panéliste lors de l’atelier organisé par ONEF Côte d’Ivoire, avec la participation de Mariatou KONE, Ministre Ivoirienne des droits des femmes pour échanger sur «  La sensibilisation et la mobilisation des ressources contre  le cancer du sein ».

Michèle Vianès a présenté les actions de sensibilisation, de prévention et de soutien aux soins de support de Courir pour ELLES à Lyon. Catherine Aubry, médecin généraliste, a répondu aux interrogations médicales des personnes présentes.

Nous avons également participé aux réunions organisées par la France en présence de la Ministre Laurence Rossignol (photo).

Lors de celle organisée sur l’autonomisation économique des femmes leviers clés pour un développement durable »

Michaëlle Jean, Secrétaire générale de la francophonie a déclaré « Nous n’avons plus le temps de prendre notre temps. Le temps presse. Les femmes n’en peuvent plus d’être dans l’informel. Il faut briser les solitudes, échanger les bonnes pratiques, unir nos voix pour un plaidoyer solide et ouvrir le champ des possibles dans les 5 continents »

Laurence Rossignol a rappelé l’affirmation politique de la France : culture de l’égalité et prise en compte de la dimension genre à l’ensemble des projets d’aide au développement.

Yanick Glemarec, directeur exécutif adjoint d’ONU Femmes, a rappelé l’inclusion financière des femmes dans 7 des 17 objectifs du développement durable d’ici 2030 et a soulevé la question d’absence de documents officiels d’état civil pour l’accès aux comptes bancaires.

Michèle Vianès a échangé avec lui sur la question de la non-déclaration des naissances.

Nous avons également participé aux réunions organisées par le réseau francophone pour l’égalité femmes- hommes. Lors de l’atelier « Les nouveaux défis de l’égalité femmes-hommes dans l’espace francophone » le Dr Morissanda Kouyate (Comité Inter africain) a dénoncé la persistance des mutilations génitales féminines (16 pays sur les 29 qui la pratiquent sont francophones). Il a vivement dénoncé les effets pervers de la médicalisation. Kafui Johnson de Wildaf a dénoncé la persistance des pratiques préjudiciables, en particulier du mariage précoce. L’étude faite au Mali (cf. intervention de Kelly Djire lors de notre atelier),  au Niger (69%  des filles) et au Togo (78 % des filles) montre les conséquences désastreuses : déscolarisation, féminisation de la pauvreté, absence d’estime de soi, reproduction des inégalités, subordination des femmes aux hommes, etc.

Soukeina Bouraoui (CAWTAR) a présenté l’enquête SAHWA concernant la jeunesse arabo-méditerranéenne, « bombe à retardement », peu ou mal préparée aux responsabilités. Les ¾ vivent dans des situations de conflits ou de guerres. L’alibi de la religion a une double fonction : mettre les femmes en dehors de la modernité et faire peur selon le principe plus on fait peur plus on a de pouvoir. Les jeunes sont dans une grande confusion entre cultures, traditions et religions. 70% veulent quitter leur pays, les hommes pour des raisons économiques, les femmes pour avoir accès à la liberté.

CONCLUSIONS AGRÉÉES


Lire les conclusions en anglais (Document Pdf)

Evidemment les négociations ont été très difficiles. 1/3 des conclusions n’ont pas trouvé l’accord de tous les Etats, avec des clauses de souveraineté et de spécificité nationale. Cela ne s’était jamais vu. Les Etats-Unis ont refusé le langage agréé sur les droits reproductifs et sexuels.  La question du droit à un avortement, sûr et légal, a été le catalyseur de tous les régressifs, y compris dans l’Union Européenne. Des critiques très vives également du côté des BRIC, des pays Africains et d’Amérique latine.

L’UE s’est retrouvée isolée politiquement. La France après l’adoption des conclusions a fait une déclaration sur les Droits reproductifs et sexuels approuvée par 21 membres de l’UE (Royaume Uni compris).


[Lire le déroulé du parallel event]

jeudi, 19 janvier 2017

23° Edito : 61ème Commission de la condition des femmes (CCF/CSW61) ONU New York

La 61ème session de la Commission de la condition des femmes (CSW) aura lieu au siège des Nations Unies, à New York, du 13 au 24 mars 2017.

Des représentants des Etats membres, des entités des Nations Unies et des organisations non gouvernementales accréditées à l'ECOSOC de toutes les régions du monde y participeront, ainsi qu'aux événements parallèles organisés à cette occasion.

Regards de femmes sera présente du 13 au 18 mars. Voici notre déclaration écrite publiée sur le site de l’ONU. La voici également en Anglais.

La session 2016 sera consacrée aux domaines clés suivants :

Thème prioritaire : 

Thème examiné : Nous avons obtenu de l’administration de la CSW, comme chaque année, l’attribution d’une salle pour organiser un « parallel event » sur le thème prioritaire. Notre atelier francophone aura lieu le mercredi 15 mars, de 10.30 à 12.00 et aura pour thème
« Les crises et les femmes : fenêtres d'opportunités ou menaces de régression ».
Il réunira des expertes françaises et africaines sur les actions à mener pour l’égalité des genres et l’autonomisation économique des femmes.

Concernant le thème examiné, chaque Etat doit indiquer ses avancées concrètes sur cette thématique prioritaire de la 58ème CSW en 2014.

Regards de femmes avait organisé un parallel event : Pour l’accès de toutes les filles au programme de développement : renforcement des capacités des femmes en matière de déclaration des naissances.

Nous poursuivrons notre action pour la déclaration de naissances de tous les enfants ans le cadre de la mise en place de l’agenda post-2015 élaboré pour agir aujourd’hui sur le monde de demain où personne ne sera laissé de côté, avec le Réseau francophone pour l’égalité femmes-hommes.

L’approche par les droits et l’égalité femmes-hommes implique que toutes les filles dans le mondesoient déclarées à l’état-civil. L’enregistrement des naissances est indispensable pour avoir accès aux programmes permettant sécurité, autonomie et émancipation des femmes et des filles. 

  [ Consultez les précédents Edito ]

vendredi, 1 juillet 2016

Rapport de la France CEDAW - 64 session - juillet 2016 ONU GENEVE

Regards de femmes a adressé un rapport au comité d’expert-e-s de la Convention pour l’Elimination des Discriminations Envers les Femmes (CEDEF/CEDAW) de l’ONU, à l’occasion de l’examen du rapport de la France lors de la 64ème session (juillet 2016 ONU Genève).

Nous demandons à la France l’application effective des principes républicains de laïcité et d’égalité femmes-hommes, la protection de toutes les femmes et les filles vivant dans l’espace républicain face aux menées obscurantistes des extrémistes religieux ou politiques.

Voici notre rapport écrit.

Stupéfiant ! Alors que la CEDEF/CEDAW est l’organisation internationale qui vise à l’égalité femmes hommes, le Comité contre l’islamophobie recommande à la France de reproduire les dénis des droits des femmes issus de la charia.

De son côté, la Ligue des droits de l’homme dénonce la loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel et demande à la France d’autoriser l’exploitation sexuelle. Dans l’intervention orale que nous ferons le 4 juillet devant les expert-e-s de l’ONU à Genève, nous dénoncerons l’impudence de ses organisations qui osent revendiquer la poursuite du patriarcat théocratique.

lundi, 18 avril 2016

Déclaration des naissances préalable indispensable à l’autonomisation des femmes

Déclaration des naissances préalable indispensable à l’autonomisation des femmes
60ème CCF/CSW - ONU Manifestations parallèles

14 mars, Church center of the United Nations, New York
17 mars, Mission permanente de l’OIF, New York

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Autonomisation des femmes et lien avec le développement durable était le thème prioritaire de la 60ème session de la Commission de la Condition des femmes (CCF/CSW).
Regards de femmes a organisé 2 ateliers sur la question de l’enregistrement universel des naissances, préalable indispensable à l’autonomisation des femmes.

Nous étions 84, de 23 pays différents et de 4 continents - Afrique, Amérique du Nord, Asie et Europe- à nous interroger sur l’autonomie des droits des femmes, quel que soit leur statut marital, à déclarer la naissance de leurs enfants afin que personne ne soit oublié des Objectifs du Développement Durable d’ici 2030.

L’article 16-9 du Programme de Développement Durable à l’horizon 2030, invite les Etats-parties à « D’ici à 2030, garantir à tous une identité juridique, notamment grâce à l’enregistrement des naissances »

L’agenda post-2015 est élaboré pour agir sur le monde de demain où personne ne sera laissé de côté. L’approche par les droits et l’égalité femmes-hommes implique que toutes les filles dans le monde soient déclarées à l’état-civil. L’enregistrement des naissances est indispensable pour avoir accès aux programmes permettant sécurité, autonomie et émancipation des femmes et des filles.
Quels sont les conventions internationales et régionales, les mécanismes, les outils de suivi et d’évaluation nécessaires à la réalisation de cet objectif ?
 

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Selon l’UNICEF, 230 millions d’enfants de moins de 5 ans ne sont pas déclarés à la naissance dans le monde aujourd’hui. En 2012, en Afrique subsaharienne 62 pour cent des enfants nés n’ont pas été déclarés. (UNICEF 2013).

Comment s’étonner que les Objectifs du millénaire pour le Développement n’aient été que partiellement atteints en 2015 ? Comment espérer atteindre un développement durable de l’humanité, comment prétendre que personne ne doit être oublié du développement si 1 enfant sur 3 dans le monde n’a pas d’existence légale ?

La déclaration des naissances constitue un droit fondamental et universel. C’est le premier des droits puisque c’est lui qui permet l’accès aux autres droits humains. L’absence d'état civil constitue un mécanisme absolu d'exclusion sociale. Les enfants non déclarés sont en état de mort civile.
 

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Un nom (une appellation) reconnu et définitif avec date et lieu de naissance, références de filiation (si possible) c’est la condition pour que l’individu soit sujet de droit, c’est-à-dire puisse affirmer ses droits et les exercer, y compris les faire valoir en justice ou dans la société, droits personnels et familiers, sociaux, droits politiques.

Les données démographiques émanant des registres d’état civil sont indispensables administrer un pays et pour élaborer et mettre en œuvre les politiques de développement. Elles sont également une source fondamentale pour les organisations internationales, les institutions financières pour la programmation de leurs activités dans un pays.

Lors de l’atelier du lundi 14 mars au Church Center des Nations Unies,  Nadia Kassam de l'UNICEF [intervention en anglais, Pdf] a rappelé les conséquences néfastes sur les enfants et les adultes de la non-déclaration des naissances ainsi que les barrières spécifiques et les normes sociales patriarcales qui empêchent les femmes de déclarer leurs enfants. Voici également le lien pour le rapport complet en Français : Un droit de chaque enfant à sa naissance (UNICEF, 2013).

Dior Fall SOW, Magistrate, [Pdf] présidente d’honneur de l’association des juristes Sénégalaises et Ndioro Ndiaye, coordonnatrice du réseau francophone pour l’égalité entre les femmes et les hommes ont insisté sur la redevabilité des Etats par rapport aux conventions internationales et régionales qu’ils ont signées. Elles ont déploré l’absence de dispositions condamnant les discriminations envers les femmes.

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Catherine Coutelle, présidente de la délégation aux droits des femmes, de l’Assemblée nationale française, a rappelé la longue marche des femmes françaises vers une pleine citoyenneté depuis les lois de 1792 instaurant un état civil laïque jusqu’au droit de vote en 1944.

L’absence d’état civil empêche de disposer de données démographiques précises, et notamment sexuées, indispensable pour prendre en compte et combattre les discriminations subies par les femmes, situations aggravées pour les femmes dans les camps de réfugiés et pour les mineurs isolés dont plus de 10 000 auraient disparu en Europe sur les 18 à 24 derniers mois, laissant craindre que nombre d’entre eux soient exploités, notamment sexuellement, par le crime organisé.
 

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Rachel Gogoua, présidente d’ONEF Côte d’Ivoire a cité René Descartes: « Je pense donc je suis » Elle s’est demandé comment en Afrique et en particulier en Côte d’Ivoire, « Nous pouvons penser alors que nous ne sommes pas ? Comment peut-on être sans exister ? Pour exister, il faut avoir été déclaré à la naissance.

Le constat dans de nombreux pays en Afrique subsaharienne est que Africains ou Africaines que nous sommes, existons physiquement, sans exister légalement. Nous faisons le nombre sans être du nombre. Nous sommes des fantômes, étrangers dans nos propres pays.

Cette réalité qui pose plus globalement la problématique de l’état civil des pays africains est un drame sur lequel il urge que le continent se penche sérieusement surtout pour les femmes.
»

Lors de l’atelier du jeudi 17 mars à la mission permanente de l’OIF à New York, Rachel Gogoua a présenté les actions de l’ONEF dans la région de Bondoukou qui ont permis l’enregistrement de 8 975 enfants de 2013 à 2015 à l’état civil dont 3 531 dans les délais et 5 444 hors délais grâce à un partenariat entre tous les acteurs œuvrant pour la facilitation de la déclaration des naissances.
 

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Nicole Ameline, en sa qualité d’experte CEDEF/CEDAW, a présenté les récents travaux du Comité concernant les difficultés rencontrées par les femmes en milieu rural pour déclarer leurs enfants. Des bonnes pratiques d’enregistrement des naissances de proximité ont été mises en lumière.

Le paradoxe, et les trafics induits dus à l’établissement d’inscription sur des listes électorales pour des personnes n’ayant pas d’état civil est une des questions fondamentales du Guide pratique pour la consolidation de l’état civil, des listes électorales et de la protection des données personnelles [Pdf] présenté par Patricia Herdt et remis à toutes les personnes présentes.
 

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Lydienne Epoube, présidente du réseau des femmes de l’association des parlementaires francophones, a présenté la résolution adoptée à Berne en juillet 2015, sous l’impulsion de Laurence Dumont, vice-présidente de l’Assemblée nationale française afin de sensibiliser les parlements à cette mission régalienne des Etats et d’organiser des séminaires de formation sur cette question primordiale de droits humains. Un séminaire est prévu au Gabon.

Si l’UNICEF annonce 250 millions d’enfants de moins de 5 ans dépourvus d’état civil, l’association des notaires francophones estime que cela concerne au moins 650 millions d’enfants dans le monde. Pauline Malaplate a rappelé les conséquences néfastes. Pour les enfants : impossibilité de suivre un cursus scolaire, de prouver qu’ils sont mineurs : mariages et grossesses précoces, travail des enfants, Ils sont la proie des trafics d’êtres humains : enfants soldats, prostitués/esclaves sexuels, prélèvement d’organes… Pour les adultes : impossibilité d’accéder à la citoyenneté et à la propriété, de voyager, d’hériter. La Banque mondiale met à l’ordre du jour la question de l’état civil.
 

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L’association Musonet du Mali agit pour surmonter les obstacles dus à la pauvreté, à l’analphabétisme, à la persistance des coutumes et à l’absence d’Etat. Kelly Fatoumata Djire a présenté le programme de donation des actes de naissance, de cartes d’électrices et d’actes de mariage. Elle a également rappelé l’impossibilité de planifier des stratégies de développement efficaces sans l’existence de registres complets.

Lors des débats, les questions ont porté sur les stratégies pour sensibiliser les chefs locaux à l’importance de la déclaration des naissances et les moyens d’aider les mères célibataires à déclarer leurs enfants.

Parmi les nombreux témoignages,

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  • Depuis la rentrée scolaire 2015-2016 en Côte d’Ivoire, l’obligation scolaire pour tous les enfants facilite la remise d’actes de naissance ;
  • Difficultés des déclarations dans les camps de réfugiés ou en cas de viols dans les zones de conflits ;
  • Les enfants des rues à la merci de tous les trafiquants et groupes armés ;
  • Problème pour faire reconnaitre la validité de l’état civil pour les femmes migrantes ;
  • Le manque à gagner pour les femmes : absence de mariage légal entraine la répudiation et la non-reconnaissance de la filiation pour l’héritage ;
  • Dernier exemple de la non-fiabilité de l’état civil : un homme installé aux Etats Unis a déclaré dans son pays d’origine la mort de sa femme, pour faire venir sa seconde épouse !
  • Proposition émise par Rachel Gogoua et partagée par les personnes présentes : créer une « Alliance francophone pour le droit à une identité »

     

mardi, 26 janvier 2016

22° Edito : Présentation de la 60° CSW

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La 60ème session de la Commission de la condition des femmes (CSW) aura lieu au siège des Nations Unies, à New York, du 14 au 25 mars 2016.

Des représentants des États membres, des entités des Nations Unies et des organisations non gouvernementales accréditées à l'ECOSOC de toutes les régions du monde y participeront, ainsi qu'aux événements parallèles organisés à cette occasion.

La session 2016 sera consacrée aux domaines clés suivants :

Thème prioritaire : Autonomisation des femmes et lien avec le développement durable·

Thème examiné : Élimination et prévention de toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles (conclusions concertées à la cinquante-septième session)

Concernant le thème prioritaire, Regards de femmes, poursuit son action concernant le droit à l’État civil de centaines de millions d’enfants (230 millions d’enfants de moins de 5 ans n’ont jamais été enregistrés, UNICEF 2013) en organisant un parallel event [ Consultez le flyer et le programme (format pdf) | Consultez le compte rendu des ateliers ] :

      Déclaration des naissances préalable indispensable  à l’autonomisation des femmes

Consultez les actes des ateliers organisés par Regards de Femmes

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Regards de femmes a rédigé une déclaration écrite sur cette question fondamentale mais méconnue. Elle se trouve sur le site de l’ONU en français, anglais et espagnol.

L’agenda post-2015 est élaboré pour agir aujourd’hui sur le monde de demain où personne ne sera laissé de côté. L’approche par les droits et l’égalité femmes-hommes implique que toutes les filles dans le monde soient déclarées à l’état-civil. L’enregistrement des naissances est indispensable pour avoir accès aux programmes permettant sécurité, autonomie et émancipation des femmes et des filles.

Concernant le thème examiné, chaque État doit indiquer ses avancées concrètes sur cette thématique prioritaire de la 57ème CSW en 2013. Regards de femmes était présente lors de cette session et avait organisé un parallel event.

 [ Consultez les précédents Edito ]

dimanche, 13 décembre 2015

Actes du colloque : Scolarisation des filles pour avancer lever les obstacles dans le monde et même en France

Scolarisation des filles pour avancer
lever les obstacles dans le monde et même en France

5ème quinzaine de l’égalité femmes-hommes de la région
Rhône-Alpes Lundi 5 octobre 2015 - Salle Joliot Curie, Vénissieux

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La question posée cette année pendant la quinzaine de l’égalité femmes-hommes de la région Rhône-Alpes est « La liberté a-t-elle un sexe ? ».

Comme l’avait souligné Victor Hugo « La liberté commence où l’ignorance finit » et comme l’a rappelé Koffi Annan, ancien Secrétaire Général de l’ONU « Aucun instrument de développement n’est plus efficace que l’éducation des filles », notre thème de réflexion est primordial pour qu’aucune fille ne soit oubliée du développement dans l’agenda post 2015.

La scolarisation des filles est un facteur essentiel pour leur émancipation.

Pour construire un monde plus équilibré et plus épanouissant pour toutes et pour tous, l'accès des filles à l'école primaire, secondaire et aux études supérieures (notamment dans les filières scientifiques et techniques) est indispensable. Cela implique d’agir contre les blocages suscités par la famille et la société et contre les violences verbales, physiques et sexuelles qui peuvent être exercées, à l’école et sur le chemin de l’école, à l’encontre des filles.

[Lire les actes du colloque Pdf (8Mo)]

Ouverture :


Principales actions de la région, dans le cadre de la coopération solidaire, vis à vis des jeunes filles et des femmes, en particulier dans le domaine de l’éducation et de la formation. 

[Lire l'intervention en Pdf]

Etat des lieux, en France et dans le monde


Modératrice : Caroline Benoist

  • Frédérique Hannequin, IA-IPR d’histoire-géographie, Chargée de mission Egalité – Académie de Lyon
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Photo8.jpg, déc. 2015

La question de l’accès à l’éducation ne se pose pas en France puisque c’est un droit fondamental, l’instruction étant obligatoire jusqu’à 16 ans. Mais cette dernière doit être de qualité et garantir une égalité mesurable par des indicateurs genrés.

La mission égalité de l’Académie de Lyon travaille en faveur de l’orientation des filles pour leur faire découvrir des métiers et des modèles de réussite afin de leur présenter un panorama des possibles.

Elle forme également les cadres (chef d’établissement, enseignants, …) pour les sensibiliser au curriculum caché des prétendues compétences innées des filles ou des garçons et les outiller pour qu’ils puissent ne pas reproduire les inégalités filles-garçons.

[Lire l'intervention de Frédérique Hannequin (Pdf)]

 

  • Bernadette Bah Kamanan, Chargée d'Etudes Scolarisation de la fille, Cabinet du Ministre de l'Education Nationale et de l'Enseignement Technique, République de Côte d'Ivoire

En Côte d’Ivoire, les filles sont moins favorisées que les garçons alors que des instruments juridiques et institutionnels existent pour l’éducation de tous. Or éduquer une fille, c’est éduquer une Nation : l’éducation des filles garantit en effet de meilleures conditions de vie, un contrôle du développement du pays.

Le Ministère de l’Education Nationale et de l’Enseignement Technique de Côte d’Ivoire a mis l’accent sur des actions pour favoriser l’accès des filles à l’école et leur permettre d’avoir toutes les chances de réussir.

[Lire l'intervention de Bernadette Bah (Pdf]]

 

  • « Redevabilité des Etats quant à leurs obligations de scolarisation des filles », Dior Fall Sow, Magistrate, Présidente Honoraire de l’Association des Juristes Sénégalaises, Consultante auprès de la Cour Pénale Internationale

L’éducation est reconnue comme un droit fondamental mais des millions d’enfants en sont privés, alors même que la scolarisation est un facteur de développement. La situation de la scolarisation des filles reflète le degré de liberté et de démocratie d’un pays.

Les États se sont donc engagés par de nombreux instruments internationaux contraignants à assurer un enseignement primaire obligatoire et gratuit.

Mais de nombreux États ne respectent pas leurs engagements, alors même qu’ils ont une obligation de redevabilité.

Connaitre ces engagements est nécessaire pour obliger les Etats à les respecter.

[Lire l'intervention de Dior Fall Sow (Pdf)]

  • "Filles/garçons dans l'école française : De la séparation à l'indifférenciation, à la reconnaissance de stéréotypes : Le défi éducatif de l'Egalité » Jean-Louis Auduc, Professeur agrégé d’Histoire

La question de la mixité fille-garçon ne relève pas d’une obligation légale mais d’une coutume... La mixité à l’école en France n’a pas été pensée. « Jules Ferry et Napoléon Bonaparte n’ont pas été pacsés ». Il existe ainsi en France des classes non mixte

Un rapport de 2013 explique que la mixité dans les écoles a été instaurée dans les années 60 pour faciliter la gestion, plus que par principe.

L’indifférenciation des élèves qui sont considérés comme neutre a entrainé une neutralisation du corps au sein du système scolaire, sauf en EPS. Les statistiques sont élaborées sans distinction filles-garçons alors que les établissements devraient élaborer des statistiques basées sur le sexe pour comparer les résultats et le climat scolaire.

En 2015, les parcours scolaires entre les filles et les garçons sont différents en France. Il faut se demander pourquoi et comment y remédier.

[Lire l'intervention de Jean Louis Auduc (Pdf)]

11h30 - 13h : 1ère Table ronde : Quels critères pour une éducation de qualité, non sexiste ?


Modératrice : Martine Souvignet 

  • "Sortir de l'emprise du genre grâce à l'EPS" Nina Charlier, Responsable de la commission Mixité, Egalité Femmes du SNEP-FSU

[Lire le compte rendu de l'intervention (Pdf) - Lire la présentation (Pdf) Nina Charlier]

  • « Absence de mixité dans certaines filières de l’enseignement professionnel. Comment y remédier » Mélanie Bourrou, Proviseure LDM Charpak, Chatillon-sur-Chalaronne (Ain)
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Photo2.jpg, déc. 2015

Féministe et n’ayant jamais accepté de limitation en raison de son sexe, Mélanie Bourrou a choisi de travailler comme proviseure au lycée professionnel Georges Charpak, malgré les dissuasions qu’elle a pu avoir notamment de la part de l’inspecteur d’académie.

Le Lycée Charpak de Chatillon-sur-Chalaronne dans l’Ain est spécialisé dans la maintenance des matériaux agricoles, de travaux publics ainsi que les matériaux de parcs et jardins. Il relève ainsi d’un domaine dit « masculin » où il n’est pas facile de s’intégrer pour une femme. Mais, Mélanie Bourrou a fait le choix de dépasser ces difficultés en matière d’égalité femmes-hommes, en luttant contre les stéréotypes à tous les degrés de l’institution.

Le lycée Charpak comporte 3 filières :

  • Maintenance des matériels de parcs et jardins
  • Maintenance des matériels de travaux publics et manutention
  • Maintenance des matériels agricoles

Il compte 200 élèves dont 199 garçons et 1 fille. Les enseignants des ateliers comportent uniquement des hommes. Il y a 8 femmes qui enseignent au niveau des matières générales et l’équipe de direction est composée uniquement d’hommes sauf la proviseure. Mélanie Bourrou qualifie son établissement de « conservatoire de la virilité », ce qui se remarque notamment dans la communication des adultes vis-à-vis des élèves. Il y a un besoin essentiel en communication non violente.

Elle a tout d’abord travaillé sur les éléments de langage qui véhiculent les stéréotypes, en insistant notamment pour que son titre, Madame La Proviseure figure bien sur courriers et timbre. Un décret de 1986 autorise en effet la féminisation des fonctions et métiers au sein de la fonction publique. S’agissant du terme ordonnatrice, il est encore bien difficile de le faire admettre.

Pour déconstruire les stéréotypes, Mélanie Bourrou a fait le choix de mener des actions avec « délicatesse ». Pour faire découvrir aux filles comme aux garçons les métiers auxquels l’établissement forme, les élèves sont intervenus dans les écoles primaires et collèges pour présenter leur travail.

La formation des délégués de classes qui sont forcément des garçons s’est fait en collaboration avec un lycée où la mixité des élèves est une réalité. En outre, un travail au niveau de l’orientation est fait notamment dans la rédaction des brochures ONISEP qui comportent encore de nombreux clichés sur la répartition des métiers par sexe.

  • « Promouvoir une éducation scientifique et technique pour les filles », Evelyne Nakache, Professeure émérite des Universités, Vice-Présidente du centre Hubertine Auclert et membre du CA de « Femmes et sciences »

[Lire le compte rendu de l'intervention (Pdf) - Lire la présentation (Pdf) Evelyne Nakache]

Débat


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Photo4.jpg, déc. 2015

Rachel Gogoua : Existe-t-il des modèles/des références pour que les filles sachent que dans le domaine scientifique il y eu des filles avant elles ?

Evelyne Nakache : C’est justement un des objectifs de l’association femmes et sciences de présenter des modèles de femmes scientifiques. Beaucoup de femmes reçoivent des récompenses, des médailles pour leurs travaux notamment de la part du CNRS mais on n’en parle pas. Michèle Vianès rajoute que le prix Nobel de médecine vient d’être décerné à une chinoise.

Rachel Gogoua : On ne mange pas la science, la science ne nourrit pas son homme. Les jeunes ont des rêves, des ambitions. Ils peuvent avoir une carrière professionnelle émérite en sciences mais quoi d’autres? Comment leur travail est-il valorisé ? Souvent les résultats ne sont pas connus du public et restent dans les tiroirs. Ces facteurs ne permettent pas à mon sens d’orienter les jeunes vers les sciences.

Evelyne Nakache : Il est sûr qu’une carrière scientifique ne permet pas de gagner comme dans la finance, mais il y a d’autres valeurs que l’argent, notamment la passion de son travail. De plus, un ingénieur gagne bien sa vie, avec un salaire de 3000€ en moyenne en sortie d’école.

Rachel Gogoua : Les filles et les garçons sont ensemble pour les activités sportives mais ont-ils l’obligation de faire la même chose ? Il y a une question de droit, particulièrement celui de choisir l’activité qu’ils veulent pratiquer. On ne peut pas imposer une activité aux enfants!

Nina Charlier : L’école et l’enseignant choisissent les activités enseignées en EPS. C’est un devoir d’enseigner à tous les élèves ces activités, ça leur permet d’ouvrir de nouveaux horizons et de cultiver les enfants.

Mireille Popelin : Pour assurer l’égalité filles-garçons, il est nécessaire d’avoir une formation de qualité. Comment comprendre alors que l’État accepte qu’un Imam enseigne la non égalité filles-garçons. Un Imam à Brest officie avec des enfants en leur expliquant qu’il ne faut pas écouter de musique !

Mélanie Bourrou rappelle que la Ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-belkacem, a demandé aux enseignants et responsables d’établissement de diffuser la charte de la laïcité afin d’informer les familles et les élèves et faire contre-pouvoir.

Achiata Djiman avait commencé une thèse sur l’encadrement juridique du travail des enfants. Les exposés de Dior Fall Saw et de Bernadette Bah Kamanan ont bien fait l’état des mariages précoces, mais il convient aussi de parler des filles confiées/placées comme bonne au Sénégal auprès de familles riches. Cette situation constitue une violence car elles ne sont pas scolarisées et travaillent alors qu’elles sont mineures.

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Photo3.jpg, déc. 2015

Intervention d’Andrée Loscos, adjointe à Vénissieux en charge du sport. Elle rappelle que le sport est un épanouissement de la vie et constitue un besoin. Mais l’égalité entre les femmes et les hommes dans le sport est encore compliquée. Elle refuse ainsi systématiquement les demandes d’horaires différenciés entre les femmes et les hommes à la piscine. De plus, les filles sont trop souvent présentées comme des objets sexuels, elles se censurent donc à pratiquer une activité sportive. À l’adolescence, les filles arrêtent souvent le sport face au changement de leurs corps. Il faut les aider et les accompagner dans ce changement pour qu’elles l’assument.

La ville de Vénissieux encourage le sport pour tous. Elle dispose pour cela du label sportif et ludique et effectue un travail de fond pour encourager les filles à faire du sport. À ce titre, la ville travaille avec les clubs pour intégrer les filles. Elle demande au club de présenter des statistiques avec le nombre de filles impliquées dans le club et le nombre de femmes responsables, la présence de femmes et de filles dans les clubs étant un critère pour l’attribution des subventions.

Déjeuner libre

 

14h30 – 15h45 : 2ème Table ronde : Les obstacles en France et dans le monde


Modératrice : Michèle Vianès

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Photo9.jpg, déc. 2015

Contrairement aux idées reçues selon lesquelles l’école de la République accueille toutes les filles en France, mon expérience en tant que professeure des écoles et en tant qu’élue en charge de la politique de la ville dans une commune de l’agglomération lyonnaise m’a fait prendre connaissance de la non-scolarisation d’un certain nombre de fillettes, dès leur puberté, retirée de l’école par leurs parents.

Il me paraissait indispensable aujourd’hui de donner la parole à Ghislaine Durand, directrice d’école maternelle à Bron et au titre de membre de l’International Romani Women, chargée de mission auprès du Conseil Economique et social européen et fondatrice et présidente de Regards de Femmes Tsiganes.

Elle était intervenue l’an dernier lors de notre colloque « Laïcité force et bouclier pour les femmes » sur le thème « Etre fille à l’école en France aujourd’hui ». C’était également un lundi et elle avait eu son autorisation d’absence.

Cette année l’autorisation d’absence lui a été refusée. Elle a donc envoyé son intervention qui a été lue.

  • Intervention de Ghislaine Durand « Les filles « décrocheuses » scolaires en France » Ghislaine Durand, Professeure des écoles

[Lire l'intervention de Ghislaine Durand]

  •  « Déscolarisation des filles en raison des grossesses précoces en Côte d’Ivoire » Rachel Gogoua, présidente de ONEF
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Photo1.jpg, déc. 2015

La déscolarisation des filles en raison des grossesses précoces (dès 9 ans, à l’école primaire) est un danger pour l’avenir des filles, mais aussi un problème de santé publique. Des actions sont engagées par les pouvoirs publics et les associations de terrain

[Lire l'intervention de Rachel Gogoua (Pdf)]

  • « Défis du maintien des filles à l’école au niveau secondaire et universitaire au Sénégal », Odile Ndoumbe Faye, Secrétaire exécutive de l’Association Africaine pour la recherche et le développement (AFARD)

Il y a un intérêt politique et pédagogique au maintien des filles à l’école du secondaire à l’université. Or, selon les statistiques, il n’y aura pas d’égalité entre filles et garçons vis-à-vis de l’enseignement avant 2070 au Sénégal, sans politique volontariste de l’Etat, partenariat avec les associations de terrain et information des populations

[Lire l'intervention de Odile Ndoumbe Faye (Pdf)]

  •  « Difficultés de scolarisation des enfants des minorités ethniques et/ou handicapés au Vietnam » Chantal Selin, ADM Vietnam

[Lire l'intervention de Chantal Selin (Pdf)]

15h45 - 16h Cécile Cukierman, Sénatrice de la Loire, Conseillère spéciale en charge de l’égalité femmes-hommes de la région Rhône-Alpes


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[Lire le compte-rendu de l''intervention de Cécile Cukierman]

16h - 17h45 : 3ème Table ronde : Les bonnes pratiques, en France et dans le monde


Modératrice : Caroline Benoist 

  • « Alfred Nobel, le lycée qui déjoue les préjugés » Catherine Manciaux, Proviseure Lycée Alfred Nobel de Clichy-Sous-Bois

Catherine Manciaux s’est donnée comme objectif avec son équipe de renverser les déterminismes sociaux, de promouvoir l’égalité républicaine en faisant attention aux différences et aux difficultés rencontrées par les élèves.

[Lire l'intervention de Catherine Manciaux (Pdf)]

  • « Tu seras une technicienne de maintenance, ma fille » Valérie Bernard, Proviseure Lycée Sembat, Vénissieux 

À Vénissieux, le contexte est particulier puisqu’il y a 3 lycées dont un lycée professionnel avec 95% de garçons. Face à cette situation, il convient de se demander ce qu’il se passe à la fin du collège ? Quelle est la responsabilité de l’orientation ? Quelle image est véhiculée par le lycée professionnel ? Quels leviers pour lutter contre les déterminismes ?

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Photo13.jpg, déc. 2015

Le 1er constat est qu’il y a des choses à faire au sein du lycée professionnel puisqu’il y a 256 garçons et 12 filles, soit 5%. Il est très rare d’avoir des techniciennes de maintenance alors que la maintenance est partout. C’est de plus une branche avec des perspectives de carrières intéressantes.

Les filles peuvent avoir leur place dans les filières professionnelles de l’industrie. Pourquoi ne viennent-elles donc pas ? Ces filières appartiennent au domaine dit masculin et souffrent du syndrome du mécano. De plus, le fait d’avoir autant de garçons dans ces filières créé un sentiment insécurité pour les filles. Enfin, il y a une méconnaissance du domaine.

Face à ce constat, un groupe d’enseignants a été instauré au sein de l’établissement pour aller par binôme de deux (un homme-une femme) à la rencontre des élèves de 3ème et 4ème pour parler du lycée professionnel. 6 collèges ont été visités avec enthousiasme mais aussi de la frustration puisqu’une pré-sélection des garçons avait déjà été faite. Néanmoins, cette action a permis de faire passer l’effectif des filles de 6 à 12 soit une hausse de 50%

En outre un projet d’école ouverte a été mis en place. Durant les vacances scolaires, une semaine de porte ouverte réservée aux filles des collèges et leurs parents est organisée pour faire découvrir les filières et permettre d’avoir un choix de la filière par goût.

Le projet d’accueillir plus de filles en lycée professionnel est encore à ses débuts mais cela va entraîner des bouleversements dans l’organisation de cet établissement. Il faudra ainsi gérer la présence des filles, prévoir certains aménagements… ce qui constitue un défi pour parvenir l’égalité filles-garçons à l’école.

Coopération décentralisée

  • « Initiation sportive des enfants, alphabétisation des mères » Hassna Ouakka et Marie-Jeanne Courtier Solidarité Marathon des Sables (Ouarzazate, Maroc)
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Photo12.jpg, déc. 2015

Créé il y a 30 ans, le Marathon des Sables est une épreuve sportive qui a lieu chaque année au Maroc avec 1300 concurrents. Afin de venir en aide à la population, des actions ont été mises en place en parallèle de la course.

Il y a 5 ans un centre sportif a été créé en périphérie de Ouarzazate dans le but de transmettre les valeurs universelles du sport aux enfants. Aujourd’hui, il compte 240 enfants entre 3 et 12 ans et 60 mères. En effet, le centre propose aux mères qui déposent leurs enfants de suivre des cours d’alphabétisation. Le but est de leurs permettre de lire l’arabe pour qu’elles puissent contrôler les devoirs de leurs enfants, comprendre les documents administratifs, enregistrer un numéro de téléphone,…

[Lire l'intervention Hassna Ouakka et Marie Jeanne Courtier (Pdf)]

  • Toutes à l’école (Happy Chandara, Cambodge) Christiane Saunier, Secrétaire Générale

Diffusion d’un film de présentation de l’association et de ses actions pour la scolarisation des filles au Cambodge du primaire au secondaire. Pour permettre à ces jeunes filles de poursuivre ensuite dans l’enseignement supérieur, l’association envisage de créer un foyer à Pyopen pour les accueillir et les loger.

[Lire la présentation de Toutes à l'école (Pdf)]

  • Facilitation de la scolarisation des filles au Burkina grâce au partenariat Thoissey Poa, Mamadou Ouattara et Jacques Ferrand

Thoissey Poa est une association de l’Ain qui intervient au Burkina Faso en faveur de l’éducation à travers la construction d’une école composée de 3 classes et d’une pièce pour la gestion administrative. Depuis, ils ont pu l’électrifier grâce à des panneaux solaires. L’école est composée d’environ 50% de filles. L’association souhaite poursuivre son action en construisant des latrines afin de permettre la sécurisation des filles.

[Lire l'intervention (Pdf)]

17h45 – 18h Conclusion


 

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Photo10.jpg, déc. 2015

[Lire la conclusion Michèle Vianès (Pdf)

 

 

 

 

 

 

 

[Lire les actes du colloque Pdf 8mo]

mercredi, 15 avril 2015

Actes du parallel event : Des actions pour refuser toutes violences envers les femmes et les filles au nom de coutumes ou de religions

Des actions pour refuser toutes violences envers les femmes et les filles au nom de coutumes ou de religions

59ème CSW, 10 mars 2015, 12.30-14.00, CCUN, UN Plaza, New York

Ouverture par Michèle Vianès, présidente de Regards de Femmes

Regards de Femmes agit, en France et dans le monde, en partenariat avec de très nombreuses associations de droits des femmes pour que tout espace, public ou privé, assure aux femmes et aux filles sécurité, égalité, reconnaissance et respect de leur dignité. Ces espaces d'autonomie et de liberté permettent d’étudier, d’être soignées, d’être jugées, de travailler, de s’épanouir, ensemble avec des hommes, ensemble avec d’autres femmes.

Pour agir pour l’égalité en droits, devoirs et dignité des femmes et des hommes, y compris les femmes en situation de handicap, Regards de Femmes s’appuie sur :

  • La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. L’Article 5 exige des États parties qu’ils « adoptent des mesures susceptibles de faire évoluer les attitudes sociales et culturelles des hommes et des femmes, dans le but d’éliminer les préjugés et les pratiques coutumières fondées sur les inégalités des sexes et les stéréotypes ».
  • La Déclaration sur l’Élimination de la Violence envers les Femmes, qui inclut toutes les formes de menaces, dommages ou harcèlement physiques, sexuels ou psychologiques.
  • Le Programme d’Action de Pékin « La violence à l’encontre des femmes est l’une des violations des droits de la personne humaine la plus communément répandue et cependant la moins reconnue » et l’article 124 de la Plate-forme d’Action « Les gouvernements devraient condamner la violence à l’égard des femmes et s’abstenir d’invoquer des considérations de coutume, de tradition ou de religion, pour se soustraire à l’obligation de l’éliminer conformément à la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes… »
  • Les Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Certaines pratiques, modèles et contraintes traditionnelles ou religieuses limitent la reconnaissance de la pleine capacité des femmes et leurs droits effectifs.

_41235F24-6293-464C-B211-A063556891E5.jpgL’éradication des humiliations, discriminations ou violences, subies ou « choisies » par les femmes, à l’encontre des femmes, y compris au nom de religions ou de coutumes, doit être assurée par tous les gouvernements et les Etats signataires des Conventions, Déclaration, Programme et Plateforme d’Action cités.

En France, comme dans tous les pays du monde, des attaques contre les droits et la dignité des femmes, sous couvert de traditions, de coutumes ou de pratiques religieuses se multiplient. Il est indispensable de réaffirmer que la liberté de conscience, droit humain fondamental, a pour corollaire immédiat la neutralité des Etats par rapport aux options philosophiques ou aux croyances des personnes. Les unes et les autres doivent rester dans le domaine de l’intime. Les afficher, les imposer peut heurter les convictions d’autres personnes.

Pour vivre ensemble dans le respect mutuel, par-delà les différences, Regards de Femmes promeut le formidable outil d’émancipation universel qu’est la laïcité, force et bouclier pour les femmes.

La laïcité organise l’espace politique qui repose sur la liberté de penser et d’expression, sur l’égalité en droit et en dignité des options philosophiques ou croyances religieuses et sur la neutralité de l’action publique.

L’impartialité dans la garantie de pouvoir croire, de ne pas croire ou de douter et pour toutes les confessions de pouvoir exercer librement leur culte, sous réserve de ne pas attenter aux libertés d’autrui, ni troubler l’ordre public impose à l’Etat et aux collectivités territoriales, aux agents des services publics et à leurs usagers, la neutralité vis-à-vis de toutes les religions et surtout l’indifférence.

Moyen de faire coexister des femmes et des hommes qui ne partagent pas forcément les mêmes convictions, mais émancipés par une éducation à l’autonomie rationnelle de jugement, l’exigence laïque demande à chacun un effort sur soi. Le lien civique a la prééminence sur tous les particularismes historiques ou religieux, sur les solidarités domestiques locales ou claniques. La loi est la même pour tous et toutes. Pas de droits différenciés selon le sexe, l’appartenance à une religion ou une idéologie, à une profession.

Avant de donner la parole aux intervenantes des différents pays pour qu’elles nous présentent les pratiques et contraintes traditionnelles ou religieuses limitant la reconnaissance de la pleine capacité des femmes, je vais demander à Nicole Ameline, Ministre de la parité et de l’égalité professionnelle de 2004 à 2005 et présidente de la CEDEF/CEDAW jusqu’en décembre 2014, qui nous fait l’honneur d’être avec nous, d’introduire nos débats.

Tables rondes :

1. Non-respect des Conventions internationales

1.1. Les lois sont votées mais sans les faire connaitre ou donner les moyens de leur application

Suzanne Haddad N’Guessan Zékré, procureure générale près la Cour Suprême de Côte d’ivoire, pouvez-vous-nous dire ce qu’il en est dans votre pays ?

1.2. Les Etats ne respectent pas leurs engagements

parallel_event_regards_de_Femmes_10_mars_2015_ONU_NYC.jpgAouicha Bekhti, de l’Association Amel (Association pour la mixité, l’égalité et la laïcité en Algérie), comment la Constitution algérienne ouvre la voix aux mesures discriminatoires envers les femmes dans votre pays ?

Mama Koite, Présidente du réseau MUSONET, membre du Comité consultatif régional Afrique de l’Ouest et du centre d’ONU Femmes et présidente de la coalition malienne pour la Cour Pénale Internationale. Mama a participé aux négociations d’Alger sur le Mali.

Nos amies ont présenté la situation en Afrique de l’Ouest, Françoise Morvan, présidente de la Coordination française pour un lobby européen des femmes, qu’en est-il en Europe, quelles sont les menaces qui pèsent sur les femmes par rapport au droit fondamental de disposer de son corps et d’avoir la maitrise de son désir d’enfant ?

Le consentement au mariage, droit révolutionnaire, obtenu par les Françaises en 1792, base de l’autonomie et de l’émancipation des femmes, n’est toujours pas considéré comme un droit universel, dans de nombreux pays.

Blandine Ashi, chargée de programme autonomisation et politique genre et santé, de l’ONEF, Côte d’Ivoire qu’en est-il des coutumes néfastes concernant les mariages et grossesses précoces ?

2. Respect effectif des droits des femmes et des filles les enjeux essentiels pour les femmes à inclure dans les Objectifs du Développement Durable (agenda post 2015).

2.1. Actions des associations pour avancer :

Après ce tableau noir, nous allons demander à nos intervenantes de nous présenter des bonnes pratiques et les outils mis en place par leurs associations pour le respect effectif des droits des femmes.

Parmi les enjeux essentiels à inclure dans les ODD, le post 2015, la capacité des femmes, quel que soit leur statut marital de déclarer la naissance de leurs enfants.

Rachel Gogoua, présidente d’ONEF Côte d’Ivoire, va présenter les partenariats qu’elle a initiés : déclaration des naissances.

La maitrise par les femmes de leur désir d’enfant, ne plus être soumise à la fonction biologique d’enfanter passe par l’accès à la contraception.

En Afrique de l’Ouest les 9 pays signataires[1] du partenariat de Ouagadougou sont conscients qu’il est urgent d’agir. Moins de 15% des femmes ont accès à la contraception, alors que la démographie est inquiétante avec une population qui risque d’être multipliée par 2 d’ici 2040 et par 3 d’ici 2060.

Ces États ont élaboré des plans nationaux d’action, les partenariats techniques et financiers se sont renforcés pour mettre en œuvre de nombreux programmes sur le terrain avec une dimension éthique, économique et sociale. L’investissement dans la contraception a des retombées très fortes dans d’autres secteurs.

L’objectif de 2015 : 1 million de nouvelles utilisatrices sera atteint. Les défis d’aujourd’hui : comment dépasser cet objectif ? comment informer ? Face aux traditions et aux obscurantismes comment développer la connaissance et l’utilisation des moyens de contraception ?

2.2. Quelles seraient les actions prioritaires

Alors qu’en France la loi protège toutes les filles et femmes contre les violences, en fonction des traditions ou religions, des familles imposent à leurs filles et femmes des coutumes de leurs pays d’origine. Regards de Femmes alerte et réagit fortement contre ces violences fondamentales qui perdurent dans notre pays, en raison du non-respect par les parents de la loi, en particulier au sujet de :
Excision
Cette violence peut être commise à l’encontre des fillettes en France ou lorsque leurs parents vont en vacances dans le pays d’origine.

La loi française définit l’excision comme une mutilation sexuelle féminine : « mutilation » induit une aggravation du délit s’il est accompli par des personnes ayant autorité (les parents), « sexuelle » : les délits sexuels perpétrés à l’étranger par les personnes résidant habituellement en France sont poursuivis à leur retour sur le territoire Français.
Mariages sous contraintes
En France, mariage et grossesses précoces sont subis par des jeunes filles, en fonction des coutumes de pays d’origine. Or l’âge nubile pour les filles comme pour les garçons est de 18 ans et le mariage civil, seul reconnu par la loi, doit précéder toute cérémonie religieuse de « mariage ». Cependant des parents, en toute illégalité, organisent pour leurs filles mineures (parfois de moins de 15 ans) des mariages religieux.

Débat avec la salle :

CSW2015-1.jpgAmina Khalid, de l’association des femmes marocaines progressistes, a présenté les actions de son association pour la scolarisation des filles en milieu rural (moins de 50% au niveau du collège).

Une porte-parole des islamistes marocains s’est exprimée pour vanter la situation des femmes islamistes au Maroc. A voir leur nombre dans la délégation marocaine, c’est en effet un bon moyen d’avoir les financements de l’État… Se présentant comme femme autonome, médecin pédiatre, son discours a été déconstruit par les marocaines démocrates présentes dans la salle, rappelant que si elle était pédiatre c’est parce que les femmes médecins islamistes ne peuvent pas soigner les hommes… il lui a été rappelé la réalité de la situation des femmes aujourd’hui au Maroc, considérées par leur Ministre comme complémentaires des hommes, ainsi qu’elle l’a affirmé lors de son discours à la CSW.

Conclusion :

La Convention pour l’élimination des discriminations envers les femmes (Cedaw) et la Plate-forme d’action de Pékin affirment « Aucun prétexte de traditions, de coutumes ou de religions ne peut être évoqué pour justifier des violations des droits des femmes ».

Pour que toutes les femmes aient accès aux droits fondamentaux universels, à leur autonomie et émancipation, la laïcité, la séparation entre le religieux et le politique, est indispensable.

« La loi pour tous, la foi pour soi » comme disent nos amies de NPNS :
Ne soyons ni dupes ni complices du discours englobant des fondamentalistes religieux, négation de l’autonomie de l’individu. Pour cela :

  1. Affirmer les principes universels d’égale dignité des hommes et des femmes.
  2. Refuser toute justification religieuse d’atteinte aux droits des femmes. Toutes les femmes et jeunes filles dans un pays ont les mêmes droits.
  3. Dénoncer l’argument du relativisme culturel qui permet aux fondamentalistes religieux d’opprimer leurs coreligionnaires, à commencer par les femmes.
Nous sommes bien dans le combat entre traditions archaïques et théocratiques patriarcales et l’idée moderne de laïcité, héritière des Lumières (« Nous avons besoin des Lumières, nous avons besoin de la laïcité » Taslima Nasreen) : reconnaître à chacun la même dignité, n’exiger nulle dévotion en contrepartie mais l’adhésion librement consentie à un contrat et à des devoirs de la part de consciences autonomes et libres, c’est-à-dire éclairées, aptes à juger et capable de vouloir.

Particularismes, individualismes, corporatismes, communautarismes, ethnicismes, colorismes, séparatismes qui ignorent le bien commun relèvent de la même logique. Ils créent des tensions qui ne peuvent conduire qu’à des conflits, des exclusions et entraîner perte du sens civique et danger pour la paix civile.

Aussi je vous invite à suivre le conseil de Voltaire à M. le Marquis de Villevieille, 20 décembre 1768 « Je brave le diable qui n’existe point et les vrais diables fanatiques qui n’existent que trop ».


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1 Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Togo.

mardi, 3 mars 2015

21° Edito : Présentation de la 59° CSW

affichev3.jpgRegards de femmes participera à la 59ème session de la Commission de la condition des femmes (CSW) au siège des Nations Unies, à New York, du 9 au 20 mars 2015 et a soumis ses observations dans une déclaration écrite au Conseil économique et social de l’ONU.

Des représentants des Etats membres, des entités des Nations Unies et des organisations non gouvernementales accréditées à l'ECOSOC de toutes les régions du monde y participeront, ainsi qu'aux événements parallèles organisés à cette occasion.

La session 2015 sera consacrée aux domaines clés suivants :

  • Évaluation de la réalisation de la Plateforme d’action de Pékin, 20 ans après
  • Définitions des Objectifs du Développement Durable (ODD Agenda post 2015)

Concernant Beijing+20, Regards de femmes examinera la réalisation de l’article 124 de la Plate-forme d’Action « Les gouvernements devraient condamner la violence à l’égard des femmes et s’abstenir d’invoquer des considérations de coutume, de tradition ou de religion, pour se soustraire à l’obligation de l’éliminer conformément à la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes… » lors d’un parallel event francophone :

Des actions pour refuser toutes violences
envers les femmes et les filles
au nom de coutumes ou de religions

59ème CSW, 10 mars 2015, 12.30-14.00, CCUN, UN Plaza, New York

Certaines pratiques, modèles et contraintes traditionnelles ou religieuses limitent la reconnaissance de la pleine capacité des femmes et leurs droits effectifs.

L’éradication des humiliations, discriminations ou violences, subies ou « choisies » par les femmes, à l’encontre des femmes, y compris au nom de religions ou de coutumes, doit être assurée par tous les gouvernements et les Etats signataires des Conventions, Déclaration, Programme et Plateforme d’Action cités.

En France, comme dans tous les pays du monde, des attaques contre les droits et la dignité des femmes, sous couvert de traditions, de coutumes ou de pratiques religieuses se multiplient. Il est indispensable de réaffirmer que la liberté de conscience, droit humain fondamental, a pour corollaire immédiat la neutralité des Etats par rapport aux options philosophiques ou aux croyances des personnes. Les unes et les autres doivent rester dans le domaine de l’intime. Les afficher, les imposer peut heurter les convictions d’autres personnes.

Pour vivre ensemble dans le respect mutuel, par-delà les différences, Regards de Femmes promeut le formidable outil d’émancipation universel qu’est la laïcité, force et bouclier pour les femmes.

Concernant les ODD, Regards de femmes poursuit son action pour l’enregistrement des naissances de tous les enfants, et le renforcement des capacités des femmes, quel que soit leur statut marital, en matière de déclaration des naissances. Dans l’agenda post-2015, pour agir sur le monde de demain, un service public et gratuit d’état civil doit être une obligation pour tous les États afin que personne ne soit laissé de côté.

L’enregistrement des naissances est indispensable pour avoir accès aux programmes permettant sécurité, autonomie et émancipation des femmes et des filles.

Regards de femmes participera à la Marche pour l’égalité femmes-hommes et les droits des femmes le 8 mars organisée par ONU Femmes et la ville de New York.
 

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lundi, 8 décembre 2014

20° Edito : Redevabilité des Etats et des institutions internationales

La société civile a été fortement associée à la préparation du XV° sommet de la francophonie réuni à Dakar, les 29 et 30 novembre sur le thème « Femmes et jeunes en francophonie, vecteurs de paix, acteurs de développement »

Michèle Vianès, présidente de Regards de Femmes, était invitée à intervenir :
 

  1. Lors du Forum des Femmes, « Femmes, paix et développement en francophonie, organisé par le Comité Scientifique du Sommet et le CRDI, en partenariat avec le Ministère de la Femme, de l'Enfance et de la Famille du Sénégal, le Réseau Francophone Egalité Femmes Hommes et le Cadre de concertation des Organisations de la Société Civile,

    Michèle Vianès a également participé à la rédaction, par les parties prenantes du Forum des Femmes, de la Déclaration de Dakar.
  2. Lors du panel organisé par le Réseau Francophone Egalité Femmes-Hommes, le 28 novembre, au sein du Village de la Francophonie, consacré à l’état civil et à la nationalité : « Importance d’un service public d’état civil pour les Etats et la population, des points de vue démographique et juridique »

panel-6.jpgLa Francophonie ne se limite pas au partage et à la promotion du français mais englobe une adhésion commune autour des principes universels issus des Lumières. Liberté de conscience, égalité en droits, devoirs et dignité des femmes et des hommes, laïcité, c’est-à-dire séparation entre sphère religieuse qui relève de l’intime et sphère politique qui gère la cité permettent de vivre ensemble par-delà les différences.

Le Forum a été l’occasion de rappeler les acquis, les contraintes et les difficultés quant au rôle des femmes dans les sphères socio-économiques, politiques et culturelles au sein de l’espace francophone.

Les inégalités et exclusions multiformes subies par les femmes et les filles dans les domaines de l’éducation, de la santé, y compris sexuelle et reproductive, limitent leur sécurité alimentaire et freinent leur accession à un plein emploi productif et décent.

Les pratiques dégradantes telles le gavage des femmes et des filles en Mauritanie, à base de nourriture essentiellement liquide, a pour conséquence un corps flasque, des difficultés pour marcher et contraint les femmes à vivre couchées. Comme les mutilations sexuelles féminines, le repassage des seins, les interdits consécutifs au veuvage, le lévirat, le sororat, ces violences freinent évidemment l’émancipation et l’autonomie des femmes mais sont d’abord une atteinte inacceptable à leurs droits fondamentaux.

Les questions de sécurité personnelle et collective sont le fondement de la construction d’un espace de démocratie pour un développement durable et solidaire.

Les effets des crises économiques, politiques et idéologiques sont non seulement en train de ralentir les progrès au détriment des femmes mais de remettre en cause les droits acquis. Au Mali, le Code des personnes et de la famille, revisité en 2011, est en net recul par rapport aux textes de 1962 : femme devant obéissance au mari ou si celui-ci décède, au conseil de famille et n’a pas autorité sur ses enfants, âge nubile abaissé à 16 ans, discrimination dans la déclaration des naissances pour les enfants nés hors mariage, … Cela ajoute à la situation dramatique des survivantes des viols collectifs perpétrés par les groupes islamistes armés, ignorant évidemment lequel de leur violeur a engendré l’enfant. [Intervention de Mama Koité]

La revendication d’une « identité culturelle » et le retour à la religion prôné par les fondamentalistes font des droits des femmes l’enjeu principal.

Le relativisme culturel continue d’alimenter le débat sur les droits et libertés des femmes et remet sans cesse en cause les principes d’égalité femmes-hommes dans le monde.

La laïcité est bien à la fois une force et un bouclier pour les femmes et les filles.

20141126_135227.jpgLe forum des femmes a donc produit des recommandations pratiques et opérationnelles à soumettre aux chefs d’Etat et de gouvernement de la Francophonie pour une meilleure prise en compte des besoins des femmes et de leur implication dans les processus de développement économique et social, dans toutes les étapes de construction et de maintien de la paix, dans la construction et reconstruction des Etats et des Nations (Déclaration de Dakar).

L’égalité entre les sexes et l’inclusion des femmes et des filles dans les sphères décisionnelles doivent devenir une réalité dont les Etats et les gouvernements sont redevables.

La constitution d’un espace de démocratie, de paix et de sécurité est impérative pour un développement durable dont les femmes sont les actrices clés.

Nous comptons sur Michaëlle Jean, nouvelle Secrétaire Générale de la Francophonie, désignée, non sans mal, par ses pairs pour rappeler aux chefs d’Etat et de gouvernements ainsi qu’aux institutions internationales qu’ils sont redevables de leurs engagements envers leur population.

 

 

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mercredi, 19 novembre 2014

Actes du colloque : La laïcité : une force et un bouclier pour les femmes


« La laïcité : une force et un bouclier pour les femmes »

lundi 13 octobre 2013, mairie du 6e arrondissement de Lyon (58 rue de Sèze)

Ouverture du colloque - Michèle Vianès, Présidente de Regards de Femmes

Monsieur le Maire, Cher-e-s ami-e-s,
Permettez-moi d’abord de remercier toutes celles et ceux qui ont rendu possible la réalisation de ce colloque.
  • • Evidemment le Conseil Régional Rhône-Alpes et plus spécifiquement la déléguée à l’égalité femmes-hommes, la sénatrice Cécile Cukierman et la vice-présidente déléguée à la coopération solidaire, Véronique Moreira ainsi que toutes leurs équipes. En raison du grand nombre d’évènements aujourd’hui dans toute la région, elles participent à d’autres manifestations, où nous aurions dû être également, je pense à celles concernant les femmes rurales.
  • • La mairie du 6ème arrondissement de Lyon, et vous-même Monsieur le Maire, Pascal Blache, dès votre élection, nous avons débarqué à 3 dans votre bureau pour lui demander que ce colloque soit organisé dans la maison commune et nous avons eu immédiatement votre accord, je tiens à remercier également Nicole Graziani, adjointe aux associations pour la mairie du 6ème qui répond toujours positivement à nos demandes de salles ainsi que toutes leurs collaboratrices et collaborateurs.
  • • Dominique Nachury, députée de l’arrondissement qui va nous rejoindre dans la matinée. C’est Dominique, maire de l’arrondissement à la fin du XXème siècle, qui avait accueilli Regards de femmes dans les bâtiments communaux.
DSC_0058.JPGJe tiens également à remercier Fiducial, partenaire financier indispensable de nos actions, en tant qu’ONG, en particulier pour le plaidoyer sur la déclaration des naissances de tous les enfants. Fiducial représenté ici par notre ami Jean-Claude Carquillat.

Evidemment je remercie chaque intervenante et intervenant, qui nous font l’honneur et le plaisir de partager avec nous leurs analyses et convictions ainsi que nos deux modératrices Christelle Monteagudo, journaliste à Lyon Capitale et Caroline Benoist, de Faire Sens. Elles vous présenteront les intervenant-e-s.

Evidemment nous regrettons que la situation supportée par Natalia Baleato ne lui ait pas permis d’être parmi nous. Voici le message qu’elle nous a adressé hier matin :

Bonjour Michèle, Ici le temps m’est compté et je n’ai aucun jour de repos pour me poser, je suis désolée de ne pas être avec vous, je dois faire au plus urgent et même remplacer le personnel absent car impossible de faire appel à du personnel externe pour remplacer celles qui sont absentes. Les enfants continuent à être accueillis, donc je me dois tout simplement d’avoir le personnel nécessaire. Si l’association ne peut pas payer les salaires à la fin du mois, il n’est pas question de leur demander de faire des heures en plus. Je te souhaite une belle journée de travail et encore une fois je regrette de ne pas pouvoir être des vôtres. Amitiés Natalia

Son message prouve, si besoin en était, la nécessité de la laïcité comme force et bouclier pour les femmes. Ce colloque repose sur toute l’équipe de regards de femmes, sans qui rien ne pourrait être réalisé. Je précise que nous sommes toutes et tous bénévoles, que nous consacrons beaucoup, beaucoup de temps à l’association qui nous coûte également financièrement, aussi votre adhésion ou vos dons sont les bienvenus, Nous sommes souvent interrogées pour savoir comment nous menons autant d’actions. Je suis persuadée que notre force est due au fait que nous sommes portées par nos convictions.

Après avoir eu le plaisir de remercier les unes et les autres, nous allons entrer dans le vif du sujet.

Regards de femmes a organisé lors de chaque quinzaine un colloque international,
  • • en 2011 à l’IEP de Lyon « Pas de gouvernance démocratique sans les femmes ». Des parlementaires et élues françaises mais également Awa N’Dao ministre du genre du Sénégal, Saida Dorra Draoui de Tunisie, et Juliette Mukabucyna du Rwanda
  • • en 2012 à Villeurbanne le système prostitueur violence machiste archaique Nous attendons que les sénateurs et sénatrices adoptent rapidement un texte analogue ou renforcé de celui adopté par l’Assemblée Nationale, incluant la pénalisation de l’auteur, du client. La tribune des maires et élu-e-s municipaux publiée hier dans le Journal du dimanche signée dans le Rhône par Michèle Picard, maire de Vénissieux et Pascale Crozon en tant que conseillère municipale de Villeurbanne et la marche de Rosen devraient utilement réveiller ou stimuler le train-train du pas de sénateur.
  • • en 2013 à Bourg-en-Bresse Enfants sans état-civil femmes sans droits 230 millions d’enfants de moins de 5 ans aujourd’hui dans le monde ne sont pas déclarés à la naissance. Depuis 3 ans avec nos partenaires africaines, nous avons pu développer des programmes pour permettre à de nombreux enfants de sortir de cet état de mort civile et nous poursuivons nos actions de plaidoyer pour que dans l’agenda post 2015, obligation soit faite à tous les Etats d’avoir un service d’état civil, gratuit, laïque et obligatoire. Leurs gouvernants ont tous les moyens d’une armée et d’une garde rapprochée.
DSC_0071.JPGCette année, nous mettons en lumière la conviction fondamentale de l’association : l’indispensable laïcité. En 2005, lors du centenaire de la loi, Le Monde avait publié la tribune que je lui avais adressée « La laïcité : un bouclier pour les femmes ». Je ne cesse pas, en France et dans le monde, commis-voyageuse de ce magnifique outil d’émancipation pour chaque personne, de montrer à quel point la laïcité est nécessaire pour vivre ensemble par-delà les différences.

Notre colloque va approfondir la réflexion sur la laïcité principe universel et sur la laïcité et les droits des femmes.

1 Laïcité principe universel

Pour les adeptes de la « laïcité de la reconnaissance du religieux » (sic), ce serait un principe « franco-français ». Ceci proféré sur un ton assez méprisant, Lorsqu’au cours d’interventions, cette argutie est avancée, je réponds que la laïcité, principe universel d’émancipation issu des Lumières et de la Révolution Française, est une construction de la raison humaine. Les Français seraient-ils donc le seul peuple doué de raison ? Quel racisme !

Pour tordre le cou à cette idée reçue, deux exemples pris parmi tant d’autres :

La Canadienne Katherine Swinton considère que nos sociétés sont composées d’une collection de nombreuses pierres qui doivent être cimentées en un réseau de manière à construire une mosaïque harmonieuse. Pour elle le ciment c’est la laïcité qui permet de vivre ensemble par-delà les différences. Pour le Libanais Georges Corm dans Orient-Occident, la fracture imaginaire, 2002 « La laïcité est un instrument critique de tout ordre qui se fige dans l’invocation d’une transcendance « divine » ou « civile ». Refus de sacraliser toute doctrine qui serait érigée en absolu échappant à la critique de l’esprit humain, d’essentialiser toute différence entre citoyens. »

Elle et lui mettent en lumière deux caractères principaux de la laïcité : liberté de conscience et égalité entre les personnes, quel que soit leur sexe, leur couleur et leur religion (Condorcet). Auquel il convient d’ajouter l’aspect cher à Jaurès : l’impartialité du pouvoir politique. L’Etat profane – qui ne se réfère à aucune religion, qui ne prétend pas tenir sa légitimité d’une religion, qui ne professe aucune croyance religieuse, qui s’abstient donc au sujet des religions sans se mêler d’aucune, sans favoriser aucune, sans léser aucune. L’Etat laïque procure un pouvoir politique indépendant vis-à-vis des religions, et qui assure à chacune d’elles, mais aussi aux agnostiques et aux athées, une pleine liberté de conscience.

La laïcité organise donc une société dont tous les membres sont juridiquement et politiquement égaux, indépendamment de l'origine, du sexe, des options philosophiques ou religieuses. Elle définit un ensemble de droits et de devoirs réciproques. Le citoyen réclame de l’Etat le respect de ses droits parce que l’Etat réclame légitimement du citoyen l’accomplissement de certains devoirs.

2 Laïcité et droits des femmes

La laïcité est également indispensable pour l’émancipation des femmes par rapport au patriarcat théocratique. Ce qui inclut les droits des femmes, leur autonomie et leur émancipation, la capacité à choisir de leur propre chef sans se laisser dominer par certaines tendances naturelles ou collectives, ni de façon servile par une autorité extérieure.

DSC_0133.JPGPartout, dans l’espace et dans le temps, on observe les rapports de hiérarchie patriarcale et d’assujettissement des femmes. Quel est le poids des religions, clé du symbolique, dans la formation et le maintien de cette hiérarchie ?

Les religions ont été fixées par des hommes, les êtres humains de sexe masculin, pour les hommes. Les textes sacrés, transcrits, étudiés, commentés le furent aussi par ces mêmes hommes qui pendant des siècles eurent le monopole de l’accès à la culture. Dans toutes les religions, on retrouve les constantes misogynes qui ont abouti à la discrimination des femmes : elles ont été utilisées par les hommes et les Etats pour posséder le corps et l’esprit des femmes.

Les extrémismes religieux utilisent, encore aujourd’hui, les religions pour posséder le corps et l’esprit des femmes afin de conserver le pouvoir politique.

Orientation sociale décisive, l’émancipation féminine a largement infléchi le rapport des femmes à la religion. Son incidence a pris des formes variées, voire opposées, entre progressisme et intégrisme qui troublent profondément l’ordre ancestral, supposé naturel et surnaturel.

Toutes les religions voient se diviser les femmes qui s’y réfèrent : les traditionalistes, gardiennes de l’orthodoxie, se considérant comme les seules conformes aux prescriptions de leur Dieu, fidèles et fécondes pour transmettre aux nouvelles générations la foi des anciens jours. Et un courant libéral, pro-choice, admettant les mariages interconfessionnels, la maîtrise du désir d’enfant, la prêtrise, les sexualités différentes.

Partout dans le monde, en suivant des cheminements différents, les femmes vont s’affranchir du poids des religions par les revendications de disposer librement de leur corps, de leur esprit et d’avoir la maîtrise de leur désir d’enfant. Au 2/3 du xx° siècle, l’avancée des droits des femmes était visible dans tous les pays du monde.

Panique chez les machocrates qui ont appellé à leur secours les religions.

Pour convaincre des femmes de revenir aux schémas patriarcaux théocratiques, la soumission à dieu se matérialisant sur terre par la soumission aux hommes, ils utilisent deux types de discours. Un discours hypocrite de protection des femmes et un discours d’intimidation : la menace de punition sur terre ou au ciel, c’est-à-dire éternelle, si les femmes n’obéissent pas aux traditions.

Chaque fois qu’une femme n’est pas sujet de droit, chaque fois que l’égalité entre les femmes et les hommes n’’est pas respecté, cela s’appuie sur des traditions et coutumes religieuses.

La mainmise sur la fécondité et la sexualité des femmes a été et reste le moteur de l’oppression. Tous les extrémismes religieux se soutiennent. Les votes conjoints du Saint Siège, de la Pologne, Hongrie, Malte, des fondamentalistes protestants américains et des Etats musulmans dans les conférences internationales contre l’accès des femmes aux droits à disposer de leur corps en sont la preuve.

Leur champ d’action est très vaste. L’intrusion des religions dans l’espace temporel est d’autant mieux acceptée qu’elles en viennent à accomplir les fonctions de solidarité délaissées par les Etats qu’elles ont elles-mêmes affaiblis.

Voici donc les enjeux sur lesquels il faut être très vigilant et que nous allons développer tout le long de la journée. Bien sur les droits reproductifs et sexuels, mais aussi le droit à l’héritage, à la possession de la terre, l’âge légal du mariage, la liberté de choix du mari, la possibilité de mariage exogamique, de reconnaitre ses enfants nés hors mariage, de lui donner sa nationalité, etc.

DSC_0080.JPGMais tout d’abord Gérard Biard, rédacteur en chef de Charlie hebdo, qui a participé il y a 2 ans au colloque sur le système prostitueur violence machiste archaïque. Je vous confirme que Charlie hebdo est connu dans le monde entier, il y a 2 ans une discussion très vive avec un chauffeur de taxi new yorkais, africain anglophone, qui considérait que vous n’avez pas à critiquer les religions.

Gérard peut-il y avoir liberté et égalité sans laïcité ? [intervention de Gérard Briard] 

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mardi, 9 septembre 2014

Compte rendu : Regards de femmes à l’Onu pour le droit de chaque enfant à un état civil

Regards de femmes à l’Onu pour le droit de chaque enfant à un état civil

20140827_223217.jpgLa 65ème conférence DPI/NGO à l’ONU à New York (27-29/08/14) sur « Le rôle de la société civile dans le programme de développement pour l’après 2015 » avait pour objet d’émettre les recommandations des ONG avant l’Assemblée générale de l’ONU qui adoptera ce programme.
Présente à New York, j’ai pu faire inscrire dans la déclaration, non sans difficultés, « We call on governments to commit to providing free legal identity for all including free universal birth and civil registrations » et dans les argumentaires des ONG qui seront remis aux Etats. Ceci est bien la preuve de la nécessité d’être présente dans ces réunions internationales.
Dans la version d’abord publiée sur le site vendredi matin, il n’y avait aucune allusion à l’enregistrement des naissances. J’ai demandé la parole et interrogé sur l’effectivité du vœu de ne « laisser personne sur la touche » quand près de 60 millions d’enfants tous les ans n’ont pas d’état civil, donc pas d’accès aux programmes de développement. Il m’a été répondu que cette question figurait déjà dans les recommandations du panel de haut niveau. J’ai fait remarquer que la gratuité (le mot free) avait disparu dans la dernière version. Or les personnes qui n’ont pas accès à ce droit fondamental font partie des populations les plus pauvres. J’ai dû insister lourdement sur la nécessité de revendiquer la gratuité de la déclaration de naissance.
Rachel Gogoua, notre partenaire de l’ONEF Côte d’Ivoire, est intervenue ensuite pour mettre l’accent sur la situation des populations rurales pauvres.
20140829_232851.jpgRegards de femmes était la seule ONG française présente. Il y avait également des représentantes de l’association française FORIM (Forum des organisations de solidarité international issues des migrations). Dans le public, pratiquement pas de francophones. Lors de son intervention Rachel Gogoua a dénoncé également la domination anglophone qui entrainait l’absence des francophones.
Lors de l’atelier que nous avons organisé avec COSAPERE, Sénégal et ONEF, Côte d’Ivoire, les missions de ces pays à l’ONU avaient envoyé chacune une représentante, celle de la francophonie également, la mission française était absente.
A la tribune, pendant les tables rondes, parmi les experts, aucun français ou francophone, alors qu’à plusieurs reprises il a été fait mention de la Conférence sur les changements climatiques qui se tiendra en 2015 à Paris. Dans le même temps l’importance de la francophonie faisait les grands titres de l’actualité en France.
Mais sans doute les 4 thématiques de la conférence : l’éradication de la pauvreté, le développement durable, les droits humains et les changements climatiques ne concernent pas vraiment l’Etat français, ni les associations et ONG de notre pays.
20140829_233011.jpg20140828_233009.jpg

jeudi, 28 août 2014

Pour que personne ne soit oubliée des programmes de développement : déclaration de naissance de chaque enfant

COLLOQUE-2014-ONU.jpgRegards de femmes poursuit son action pour que toutes les filles et femmes aient accès aux programmes de développement et agit pour que figure dans les recommandations de l’agenda post-2015 à tous les Etats :

  • la mise en place effective de services d’état civil obligatoire et gratuit 
  • le renforcement des droits des femmes, quel que soit leur statut marital, en matière de déclaration des naissances afin de doter chaque enfant d’un état civil.

Regards de femmes participera à la 65ème conférence annuelle du Département de l’Information de l’ONU pour les ONG consacrée cette année au « Rôle de la société civile dans le programme de développement pour l’après-2015 ».

Regards de femmes a obtenu la responsabilité d’un atelier, en partenariat avec COSAPERE Sénégal et ONEF Côte d’Ivoire

POUR QUE PERSONNE NE SOIT OUBLIEE DES PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT
DECLARATION DE NAISSANCE DE CHAQUE ENFANT
Mardi 28 août, 16:45 – 18:00
Siège des Nations Unies, One UN Plaza New York
Language Room 3, North Lawn Building, 2nd Floor.

La Conférence revêt une importance particulière avant les négociations intergouvernementales au début de la 69ème session de l’Assemblée Générale de l’ONU sur l’adoption du programme de développement pour l’après-2015, le Sommet sur le Climat de septembre 2014 et les Conférences sur les changements climatiques de Lima en 2014 et de Paris en 2015.

vendredi, 18 avril 2014

Atelier ONU, 58º CSW : Pour l’accès de toutes les filles aux programmes de développement

Pour l’accès de toutes les filles aux programmes de développement : renforcement des droits des femmes en matière de déclaration des naissances

Parallel event 58ème CSW, 12 mars 2014, 2.30-4.00, CCUN New York

« En liaison avec les processus autour des objectifs de développement pour l’après 2015, ONU Femmes propose un objectif autonome sur l’égalité des sexes, les droits et l’autonomisation des femmes qui inclut des indicateurs de déclaration des naissances ventilés selon le sexe. »
(Ms Lakshmi Puri, directrice adjointe de ONU Femmes, colloque Regards de Femmes, octobre 2012)

Introduction Michèle Vianès, présidente de Regards de Femmes

20140312_205227.jpgLa 58ème CSW a pour thème les défis et réalisations des OMD pour les femmes et les filles, mais comment auraient-ils pu être atteints quand 230 millions d’enfants de moins de 5 ans n’ont jamais été déclarés à la naissance dans le monde (UNICEF, 2013) ?

Il s’agit également d’élaborer les recommandations de l’agenda post-2015 pour agir aujourd’hui sur le monde de demain où personne ne sera laissé de côté.

L’approche par les droits et l’égalité femmes-hommes implique que toutes les filles dans le monde soient déclarées à l’état-civil pour avoir accès aux programmes de développement permettant sécurité, autonomie et émancipation des femmes et des filles.

La déclaration à l’état civil est « le premier des droits », car c’est le droit qui donne accès aux autres droits. L’absence d'état civil constitue un mécanisme absolu d'exclusion sociale.

Dans certains pays, les lois patriarcales sur la nationalité des enfants, les discriminations sexistes qui interdisent la déclaration par les mères ou qui n’ont pas permis leur accès à la scolarisation et à des soins de santé, entravent cette déclaration (UNICEF, 2013).

Pour sortir de ce cycle infernal et le remplacer par un cercle vertueux, pour que toutes les filles aient accès aux programmes de développement, il est donc indispensable de mettre au cœur de l’agenda post-2015, le renforcement des capacités des femmes, quel que soit leur statut marital, en matière de déclaration des naissances.

Premier panel : le constat

20140312_200845.jpg20140312_205210.jpgEvery child’s birth right Inequities and trends in birth registration (2013) Claudia Cappa, statistic specialist, UNICEF,
La nécessité d’être déclaré pour avoir accès aux programmes de développement, Françoise Morvan, Vice-présidente de l’AFAFP (France)

Deuxième panel : les moyens

20140312_201615.jpgDSCN0408s.jpgFournir gratuitement une identité juridique à tous, comme l’inscription au registre des naissances : les Etats doivent s’engager, Rachel Gogoua présidente de ONEF Côte d’Ivoire
Inscrire le renforcement des capacités des femmes en matière de déclaration des naissances au cœur de l’agenda post-2015, Mama Koite, past-president de Femnet, vice-présidente de Genre en action (Mali)

Débat avec la salle

20140312_205637.jpgLors du débat, la première femme général de Côte d’Ivoire a rappelé que son pays venait d’adopter une nouvelle loi : le statut de chef de famille n’était plus du seul ressort des hommes mais partagé entre les femmes et les hommes. Elle a donc, sous le couvert de magistrates à la cour suprême présentes, considéré que ce serait une avancée certaine pour permettre aux femmes de déclarer les naissances.

Une représentante d’ONG Sénégalaises a présenté les différentes actions menées dans ce pays (voir le compte-rendu du colloque « Enfants sans état-civil, femmes sans droits »).

Une activiste Tunisienne a insisté sur le fait que c’est le rôle des Etats d’organiser des services gratuits et surs d’état-civil et non aux associations comme cela a été présenté par Femnet Mali. Par contre les associations ont un rôle à jouer pour sensibiliser les femmes et les hommes sur l’importance de la déclaration des enfants.

Conclusion

20140312_210003.jpgPlaidoyer : « Pour que toutes les filles aient accès aux programmes de développement », Achiata Djiman, ancienne avocate au barreau de Brazzaville Congo, coordinatrice adjointe du collectif Africa 50 à Lyon (France).

Appel international « Pour que chaque enfant ait droit à un état-civil » à signer (VF, EnV, SpV, ItV)

Les suites

L’atelier a permis à de nombreuses responsables d’ONG, à des représentant-e-s des Ministères, à des magistrates, à des syndicalistes des différents pays francophones (Afrique, Suisse, Canada), mais également d’Europe et d’Amérique centrale d’être informés précisément sur ce déni de droit fondamental et ont largement relayé auprès de leur gouvernement et de la société civile notre objectif : inscrire cette question dans les recommandations des droits des femmes pour l’après 2015.

20140312_205446.jpgMichele Vianès a été invitée à un déjeuner organisé par la CIFA en l’honneur de M. Martin Sajdik président de l’Ecosoc des Nations Unies, au cours duquel elle a pu intervenir pour présenter notre action. M Sajdik a montré son intérêt sur cette question par les questions posées.

Nous avons évidemment présenté aux différentes ministres rencontrées, d’abord à Madame Najat Vallaud Belkacem, Ministre des droits des femmes, lors du petit déjeuner organisé à la représentation permanente de la France à l’ONU, puis aux ministres du Niger, de Côte d’Ivoire, du Burkina Faso lors des side-events organisés par leurs pays ainsi qu’aux ONG francophones rencontrées lors des différents évènements auxquels nous avons participé.

20140312_200906.jpg Une réunion en Côte d’Ivoire est prévue en septembre-octobre 2014 pour poursuivre notre travail de sensibilisation.

Nos actions de plaidoyer ont été suivies d’effet. Dans les conclusions agréées, la nécessité de l’enregistrement des naissances et du suivi de l’état-civil des personnes est bien notée. C’est une avancée importante pour pouvoir l’inscrire ensuite dans les recommandations de l’agenda post 2015.

lundi, 17 février 2014

18° Edito : Regards de Femmes sera présente à la 58ème CSW à l'ONU à New York

colloqueRDF-CSW.jpg

La 58ème session de la Commission de la condition des femmes (CSW) aura lieu au siège des Nations Unies, à New York, du 10 au 21 mars 2014.
Des représentants des Etats membres, des entités des Nations Unies et des organisations non gouvernementales accréditées à l'ECOSOC de toutes les régions du monde y participeront, ainsi qu'aux événements parallèles organisés à cette occasion.
La session 2014 sera consacrée aux domaines clés suivants :

  • Thème prioritaire : Défis et réalisations dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement pour les femmes et les filles
  • Thème examiné : Accès et participation des femmes et des filles à l'éducation, la formation, la science et la technologie, y compris pour la promotion de l'égalité d'accès des femmes au plein emploi et le travail décent.

Concernant le thème prioritaire, la déclaration écrite de Regards de femmes est publiée sur le site de l'ONU. Regards de femmes, poursuit son action pour le droit à l’Etat civil de centaines de millions d’enfants (230 millions d’enfants de moins de 5 ans n’ont jamais été enregistrés, UNICEF 2013) en organisant un parallel event (lire le compte rendu de l'atelier).

Pour l’accès de toutes les filles aux programmes de développement :
renforcement des capacités des femmes en matière de déclaration des naissances

58ème CSW, 12 mars 2014, 2.30-4.00, CCUN, UN Plaza, New York

Le préalable indispensable pour que toutes les filles et femmes aient accès aux programmes de développement est leur inscription à l’état-civil et le renforcement des capacités des femmes, quelque soit leur statut marital, en matière de déclaration des naissances.
Regards de femmes participe également à l’élaboration des propositions de la France concernant l’inscription de l’égalité femmes-hommes et l’autonomisation des femmes dans l’agenda post 2015, soutenant à la fois un objectif dédié et une prise en compte transversale de cette égalité dans toutes les composantes du développement.
L’agenda post-2015 est élaboré pour agir aujourd’hui sur le monde de demain où personne ne sera laissé de côté. L’approche par les droits et l’égalité femmes-hommes implique que toutes les filles dans le monde soient déclarées à l’état-civil. L’enregistrement des naissances est indispensable pour avoir accès aux programmes permettant sécurité, autonomie et émancipation des femmes et des filles.
Concernant le thème examiné, chaque Etat doit indiquer ses avancées concrètes sur cette thématique prioritaire de la 55ème CSW en 2011. Regards de femmes était présente lors de cette session et avait organisé un parallel event.

Nous avions poursuivi cette action dans le cadre de la réunion des femmes leaders organisée par The Golda Meir Mount Carmel International Training Center (MCTC) à Haïfa avec le soutien de l’UNESCO

Science, technologie et innovation Education et formation des femmes et des filles
29 mai – 3 juin 2011

Avec les ONG partenaires, nous serons attentives au pourcentage de filles ayant achevé le second cycle de l’enseignement secondaire et aux blocages persistants. Les solutions, les bonnes pratiques doivent figurer dans les objectifs du développement durable, post-2015.

Consultez les actes de l'atelier : Pour l’accès de toutes les filles aux programmes de développement : renforcement des droits des femmes en matière de déclaration des naissances
 

 Consultez les précédents Edito ]

mardi, 29 octobre 2013

Actes du colloque : Enfants sans état-civil, femmes sans droits


« Enfants sans état-civil, femmes sans droits »

Samedi 12 octobre 2013, 9h-18h, Bourg-en-Bresse (Ain)

Ouverture du colloque

Monsieur le Maire,
Madame la représentante de l’Etat, chère Pascale Guillet,
Madame la vice-présidente du conseil régional en charge, chère Véronique Moreira,
Mesdames et messieurs les responsables d’entités internationales, d’ONG et d’associations,
Mesdames et messieurs, chers amis,

Je vais demander à Véronique MOREIRA, puisque ce colloque a lieu sous l’égide de la région Rhône-Alpes, d’ouvrir notre journée d’échanges. [Lire l'ouverture du colloque].

Le 11 octobre est depuis l’an dernier la journée mondiale des jeunes filles, Lakshmi PURI directrice exécutive adjointe, est évidemment à l’ONU à New York, mais elle a tenu à participer à notre colloque et nous a adressé son intervention par vidéo. [Lire la transcription et la traduction en Français de la vidéo - Consulter la vidéo en Anglais sur Dailymotion]

Nicole AMELINE, présidente de la Cedaw, soutient depuis le début notre action, nous a adressé un message. Marie-Mélitine Monnier va le lire.

Lire la suite...

mardi, 19 mars 2013

17° Edito : Regards de femmes à l’ONU à New York : « Les violences envers les femmes : trop, c’est trop ! »

photo.jpgRegards de femmes, présente à l’ONU, par une délégation de 3 personnes, du 2 au 10 mars, lors de la 57ème session de la Commission de la condition des femmes, a exigé, avec les 6 000 femmes de la société civile, que cessent les violences envers les femmes. Pour cela, il est indispensable d’agir sur 5 axes : la prévention des violences, la protection des personnes, les poursuites judiciaires des auteurs, la prescription de services pour les victimes et des partenariats multisectoriels et multidimensionnels.

Les Etats, sous l’impulsion de Michelle Bachelet, directrice exécutive d’ONU Femmes, sont arrivés à des conclusions concertées pour prévenir et éliminer toutes les formes de violences envers les femmes. Par delà les mots, il faut passer à l’acte, ainsi que l’a rappelé le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon : « Une promesse est une promesse, il est temps d’agir pour mettre fin aux violences envers les femmes ».

Les discussions ont été particulièrement rudes. Même les pays de l’Union Européenne n’ont pas pu se mettre d’accord sur une déclaration commune concernant les droits sexuels et reproductifs. La France et sa Ministre Najat Vallaud-Belkacem ont été chefs de file des discussions sur cette question ainsi que sur la présence de conseillères de protection des femmes dans les opérations de maintien de la paix. D’ailleurs, lors de la cérémonie du 8 mars à l’ONU, la France, par son Ambassadeur, était le seul pays à la tribune, aux côtés de M. Ban Ki-moon et de Mme Michelle Bachelet.

Dans le groupe des pays déniant habituellement les droits fondamentaux universels aux femmes et aux filles (Iran, Lybie, Soudan, les pays sous influence du Vatican, la Russie,…), de nouvelles voix se sont élevées, au grand dam de leurs Organisation Non Gouvernementales. Le Maroc a ainsi déclaré que les femmes étaient « complémentaires » des hommes, proclamation bafouant le principe universel d’égalité, la Tunisie a déploré que les « gouvernements précédents n’aient pas suffisamment respecté les droits des femmes (sic) ».

Par contre, et c’est une avancée significative, plusieurs Etats d’Amérique centrale et du Sud, tel le Brésil ont affirmé les droits reproductifs et sexuels des femmes, l’accès à la pilule du lendemain. Pour prévenir l’exploitation et la violence sexuelle à l’occasion des grands rendez-vous sportifs à venir, le Brésil a mis en place un groupe de travail interministériel.

Le Niger, comme plusieurs pays africains, a dénoncé « la juxtaposition de règles qui régissent l’état des personnes, à savoir le droit moderne, les coutumes et religions. Ce qui accroit l’insécurité juridique des femmes et des enfants parce que selon les circonstances, on choisit l’une et l’autre règle au détriment de la femme. » Les femmes dépourvues d’état-civil en sont les premières victimes, comme cela a été démontré lors de notre atelier du 4 mars à New York « Enfants sans état-civil, femmes sans droits ».

071__1_.jpgRegards de femmes a participé à de nombreux ateliers organisés par les pays africains, en particulier ceux de l’Afrique de l’Ouest. Les différentes formes de violence dues aux coutumes et traditions, l’omertà familiale et communautaire, les situations de conflits, les difficultés institutionnelles, géographiques et financières d’accès à la justice empêchent la prévention et l’élimination des violences envers les femmes et les filles. Les associations maliennes ont décrit les graves violations de la personne exercées par les groupes armées à l’encontre des femmes et des filles et demandé le soutien des participant-es à la CSW. La Ministre Malienne de la famille et de la promotion de la femme et de l’enfant a dénoncé « les groupes armés rebelles, terroristes et narco-jihadistes qui se livrent à des viols collectifs et individuels, des mariages forcés, des lapidations à mort, des châtiments corporels, des amputations de membres, le port forcé du tchador, la privation des libertés fondamentales, les destructions d’infrastructures sanitaires et scolaires ainsi que des biens culturels. A cela s’ajoutent les déplacements massifs de population ».

Dans ce contexte, il était indispensable d’obtenir la réaffirmation de la plate-forme d’action de Pékin : « Aucun prétexte de coutumes, de tradition ou de religion ne peut justifier les violences envers les femmes » et d’apporter un engagement universel à une violence universelle pour que les femmes, partout dans le monde, puisse enfin vivre à l’abri de la peur et de la violence.

 Consultez les précédents Edito ]

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