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samedi, 16 mars 2013

Enfants sans état-civil, femmes sans droits - Faciliter la déclaration des naissances : Echange de bonnes pratiques

Commission de la Condition de la femme

CSW 2013 - ONU - New York, 4 au 16 mars 2013

Enfants sans état-civil, femmes sans droits

Faciliter la déclaration des naissances : Echange de bonnes pratiques

Atelier dans le cadre des « parallel events »

4 mars 2013 - 2.30 pm - 4.00 p.m

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lundi, 25 février 2013

16° Edito : Regards de femmes à la 57ème commission de la Condition de la femme (CSW) à l’ONU à New York

Depuis 2007, Regards de femmes est présente tous les ans lors de la Commission de la condition des femmes à l’ONU (CSW) à New York, en tant qu’ONG auprès du Conseil économique et social de l’ONU, et y organise des ateliers francophones.

Cette année, du 4 au 15 mars, la 57ème session a pour thème prioritaire « L’élimination et la prévention de toutes les formes de violences envers les femmes et les fillettes ». L’application par les Etats du thème de la 53ème session « Le partage égal des responsabilités entre les femmes et les hommes, y compris les soins donnés dans le contexte du VIH/sida », est examinée.

Le 4 mars, Regards de Femmes organise un forum dans le cadre des « parallel events » de l’ONU : « Enfants sans état-civil, femmes sans droits Faciliter la déclaration des naissances : échanges de bonnes pratiques ».023-2.jpg

60 millions d’enfants ne sont pas déclarés à la naissance dans le monde, chaque année (UNICEF). L’absence d'état civil constitue un mécanisme absolu d'exclusion sociale.

Les lois patriarcales sur la nationalité des enfants, les discriminations sexistes qui interdisent la déclaration par les mères qui souvent n’ont pas eu accès à la scolarisation et aux soins de santé, entravent cette déclaration.

Lors de cet atelier, il s’agira de montrer l’ampleur du phénomène, grande région par grande région, d’en analyser les causes et de présenter des bonnes pratiques récentes pour faciliter la déclaration des naissances dans les régions concernées par ce problème méconnu, touchant des populations rurales et des minorités ethniques.

IMG_0197.jpgMichèle Vianès, présidente, sera accompagnée de Patricia Jullien et de Régine Vanon, membres du bureau de Regards de Femmes. Elles participeront, aux côtés des Etats, d’ONU Femmes et des différentes entités onusiennes concernées, à la discussion générale, aux différents débats de haut niveau, aux tables rondes interactives. Elles assisteront évidemment à toutes les manifestations organisées par la France, en particulier lors de la présence de la Ministre des droits des femmes, Najat Vallaud Belkacem, les 4 et 5 mars.

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vendredi, 14 décembre 2012

15° Edito : La paix - Garantie des droits humains

photos-dakar-FPS-2.jpgL’association des Juristes sénégalaises (AJS) a organisé, à Dakar, du 10 au 17 novembre 2012, le XXIème Congrès de la fédération Internationale des femmes des carrières juridiques, avec pour thème : La paix Garantie des droits humains.

Il s’agissait de montrer les liens entre paix, respect des droits humains des femmes comme des hommes et le développement durable et de s’interroger sur la mise en application des instruments internationaux ratifiés par les Etats.

Michèle Vianès, présidente de Regards de Femmes, était invitée pour présenter une communication : Genre et post conflit : comment promouvoir le rôle des femmes dans la reconstruction post-conflit.

photos-dakar-FPS.jpgLe président du Sénégal, Monsieur Macky Sall et de nombreux ministres ont été présents à différents moments du Congrès, marquant l’importance fondamentale des questions de paix et de droits humains pour un développement durable. Parmi les partenaires institutionnels plusieurs entités des Nations Unies ainsi que l’ambassade de France au Sénégal. La coopération française est partenaire des Maisons de justice du Sénégal et du réseau africain pour le développement intégré (RADI).

Lors de la cérémonie d’ouverture du congrès, Marie Delphine Ndiaye, présidente de l’AJS a mis l’accent sur une indispensable culture de Paix, sur la présence de femmes dans les missions de pacifications et sur l’accès des femmes aux ressources (eau, terre, etc.). Elle a dénoncé la résistance des coutumes vis-à-vis des lois.

photos-dakar-FPS-3.jpgMadame Fatou Bensouda, procureure à la cour Pénale internationale (CPI), a souligné les enquêtes et poursuites des crimes de genre afin d’arrêter et de poursuivre ceux qui les financent et ceux qui les exécutent ainsi que la nécessité de points focaux « genre » dans les pays pour aider les victimes de viols et crimes sexuels à se reconstruire. « Les crimes sexuels sont au centre et au premier plan des enquêtes et poursuites de la CPI, car les abus sexuels sont instrumentalisés dans chaque conflit. »

Pour le président Macky Sall, les femmes doivent être actrices de leur propre sécurité. Pour cela, une meilleure connaissance des résolutions 1325 et suivantes est indispensable et il convient de susciter une représentation suffisante des femmes.

Les interventions et débats ont été articulés autour de plusieurs sous-thèmes :

  • L’accès à la justice
  • Droit à la santé
  • Accès et contrôle des ressources
  • Femmes, paix et sécurité
  1. Intervention de Dior Fall Saw, Intégration des droits des femmes dans les politiques des États
  2. Intervention du chef d’escadron Djiby Tine : Les femmes dans les opérations de consolidation de la paix

ProgrammeTermes de référence - Résumé

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mercredi, 31 octobre 2012

Le système prostitueur : violence machiste archaïque

Quinzaine Égalité femmes-hommes de la région Rhône-Alpes

8 octobre 2012 – Villeurbanne, Palais du travail, 9 place Lazare Goujon 9h30-18h00

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vendredi, 24 août 2012

14° Edito : Violences envers les femmes au Costa Rica et au Guatemala

AFFICHE-Costa-Rica-Femmes.pngMichèle Vianès, présidente de Regards de Femmes a été invitée par les Ambassades de France et d’Allemagne au Costa Rica du 6 au 11 aout, dans le cadre du 50ème anniversaire des accords de l’Elysée, puis par l’Ambassade de France du Guatemala, du 12 au 15 aout, pour participer à plusieurs colloques et réunions concernant la lutte contre les violences envers les femmes. Ce sont les 2 seuls pays d’Amérique centrale où des lois contre les fémicides ont été prises. En 2007 au Costa Rica, en 2008 au Guatemala.

Les 9 et 10 Aout, au Costa Rica, le Foro sobre la prevencion y la lucha contra la violencia hacia las mujeres à l’Institut Interaméricain des droits humains, ouvert par Luiza Carvalho, coordinatrice des Nations Unies pour le Costa Rica.
 

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lundi, 20 février 2012

Les maires ruraux de l'Ain : Diner débat "les femmes dans le monde"

Débat organisé par les maires ruraux de l'Ain avec Michèle Vianès et les témoignages de :

  • Sylvie GOY-CHAVENT

    Sénatrice - Maire de Cerdon

  • Christine GONNU

    Vice Présidente du Conseil Général - Maire de Baneins

  • Céline TOURNUS

    Directeur du Centre D'Information sur les Droits des Femmes et des Familles de L'Ain

  • Emmanuelle DELLA SHIAVA

    Directrice artistique du Théâtre Pêle-mêle de Villefrance/Saône

mercredi, 25 janvier 2012

OBSERVATOIRE NATIONAL POUR LA PARITE (ONP) - SENEGAL

OBSERVATOIRE NATIONAL POUR LA PARITÉ (ONP) - SÉNÉGAL

En continuité des actions menées en partenariat avec les femmes Sénégalaises et la participation  de Madame AWA NDIAYE, Ministre d’Etat, du Genre et de la Culture du Sénégal à Lyon pour le colloque organisé par Regards de femmes « Pas de gouvernance démocratique sans les femmes », Michèle Vianès était invitée par la Présidence de la République du Sénégal à assister, le 16 novembre 2011, à l’installation de l’Observatoire National de la Parité, moment historique pour le Sénégal, mais aussi pour toutes les femmes du monde.

Pour Madame Awa Ndiaye, Ministre d’Etat, Ministre de la culture, du genre et du cadre de vie, l’ONP est un « dispositif révolutionnaire » qui marque un tournant majeur dans le processus démocratique d’un pays. 
Madame Fatou Kiné Diop, présidente de l’ONP, a rappelé les étapes qui ont permis d’aboutir d’abord à la loi sur la parité absolue et à la création de cet observatoire pour que les femmes aient une égalité d’accès à toutes les instances et à tous les niveaux de décision dans les sphères familiales, professionnelles et politiques.

Le Président de la République, Maitre Abdoulaye Wade, a rappelé l’ensemble des mesures importantes en faveur de la promotion et de la restauration de la dignité des femmes depuis l’adoption de la nouvelle constitution en 2001 : les lois sur la santé reproductive, l’ouverture aux corps militaires et paramilitaires, etc., jusqu’à la parité. Le Chef de l’Etat a annoncé que pour mettre un terme à une discrimination notoire, la femme sénégalaise aurait dorénavant la capacité et le droit de transmettre sa nationalité à ses enfants nés de père non sénégalais.

L’enthousiasme et la détermination des milliers de femmes présentes montrent l’engagement très fort des Sénégalaises pour prendre toute leur part dans la conduite des affaires de leur pays.

Face à l’enthousiasme des milliers de femmes présentes, Michèle Vianès a commencé son intervention par une allusion aux travaux de l’historienne Michelle Perrot, Les femmes ou les silences de l’histoire  : « Les femmes prennent la parole  et se font entendre », avant de rappeler l’importance pour les femmes du Sénégal et au-delà de toutes les femmes d’Afrique et du monde de cet instrument de suivi, d’évaluation et de formulation de propositions pour promouvoir la parité femmes/hommes dans toutes les politiques publiques, dû au travail incessant des ONG et à la conviction de Madame Awa N'Diaye, Ministre d’Etat, de la culture, du genre et du cadre de vie.

LES MISSIONS

L’ONP a pour mission de suivre, d’évaluer et de formuler des propositions tendant à promouvoir la parité entre les hommes et les femmes dans les politiques publiques.

A ce titre il est notamment chargé :
  • de jouer un rôle de veille, d’alerte et d’anticipation ;
  • de rassembler, en collaboration avec les ministères compétents, les institutions et les organisations de la société civile, toutes les données, recherches et analyses sur la situations des femmes à tous les niveaux de la vie économique, sociale et politique, au plan national et international ;
  • d’identifier les obstacles à la mise en œuvre de la parité dans les domaines politique, social, culturel et économique et de relever toutes les inégalités ainsi que les anomalies notées contre les droits de la femme et l’égalité de genre ;
  • de veiller à la mise en œuvre, au suivi, au contrôle et à l’évaluation des dispositifs de protection et de sécurité propres à prévenir et à lutter contre les inégalités entre les hommes et les femmes à tous les niveaux de la vie en société ;
  • de formuler des propositions et recommandations de réformes législatives, réglementaires et de programmes favorables à l’épanouissement et à la promotion des droits économique, sociaux et politiques pour garantir l’équité de genre et résorber les inégalités entre les sexes ;
  • de mener des recherche et des études sur l’application de la loi sur la parité ;
  • d’informer et de diffuser,  autant que de besoin, les données indispensables au respect des dispositions de la loi sur la parité et de toutes celles relatives à la promotion économique et sociale des femmes.
L’ONP peut être saisi de toutes violations des dispositions législatives et réglementaires relatives à la parité et à l’accès équitable des femmes et de leurs organisations aux instances politiques, économique et sociales.

L’ONP est saisi en la personne de sa Présidente par toute personne physique ou morale. La requête de réclamation est formulée par écrit, datée et signée par toute personne ayant qualité ou intérêt à agir.

COMPOSITION DE L’ONP

L’ONP est composé de trente quatre personnes :
  • Un représentant de la Présidence de la République ;
  • Trois représentants du Sénat ;
  • Quatre représentants de l’Assemblée Nationale ;
  • Deux représentants du Conseil Economique et Social ;
  • Un représentant du ministère en charge du Genre ;
  • Un représentant du ministère en charge des organisations féminines ;
  • Un représentant du ministère de la communication ;
  • Un représentant du ministère en charge des Droits de l’Homme ;
  • Deux représentants des Universités,
  • Quatre représentants des partis politiques de la majorité ;
  • Deux représentants des partis politiques de l’opposition ;
  • Trois représentants de la société civile ;
  • Un représentant des syndicats ;
  • Huit représentants des associations de femmes.
L’observatoire est dirigé par Madame Fatou Kiné DIOP nommée par décret pour une durée de cinq ans renouvelable une fois. L’Observatoire National de la Parité est doté d’une autonomie de gestion et placée sous l’autorité du Président de la République.

Rappels de la loi sur la parité :

Article 1 : La parité absolue, homme femme, est instituée au Sénégal dans toutes les institutions totalement ou partiellement électives.

Article 2 : Les listes de candidatures sont alternativement composées de personnes des deux sexes.
Les listes de candidatures doivent être conformes aux dispositions ci-dessus à peine d’irrecevabilité.

Article 3 : Les conditions d’applications de la présente loi seront définies et précisées par décret.

Article 4 : La présente loi et ses décrets d’application seront insérés au code électoral.

La présente loi abroge toutes dispositions contraires.
La présente loi sera exécutée comme loi d’Etat.

Adoptée par le Parlement le 14 et 19 mai 2010, promulguée par le Chef de l’Etat le 28 mai 2010 et publiée au journal officiel N° 6544 du 04 septembre 2010.


vendredi, 4 novembre 2011

Colloque : Pas de gouvernance démocratique sans les femmes Interventions et biographies des intervenants

Introduction de Michèle Vianès, présidente de Regards de Femmes

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1ère table ronde : Vers la parité femmes/hommes dans les instances élues


Intermède par la compagnie La nébuleuse

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2ème table ronde : Les femmes et la gouvernance démocratique

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Débat et Conclusion


NAVIGATION & ANNEXES


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jeudi, 3 novembre 2011

Synthèse du Colloque : Pas de gouvernance démocratique sans les femmes

Introduction de Michèle Vianès, présidente de Regards de Femmes (intervention, biographie)

1ère table ronde : Vers la parité femmes/hommes dans les instances élues

(Reine Mataix, Saida Dorra Draoui, Dominique Daures, Awa N’Diaye)

INTERMEDE : Discours de Hubertine Auclert, Marseille, Congrès socialiste de 1879

Lecture par Audrey Jegousse et Pierre Vandestock de la Compagnie La Nébuleuse


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2ème table ronde : Les femmes et la gouvernance démocratique

(Bernard Lamizet, Brigitte Coulon, Muguette Dini, Nicole Théron, Julienne Mukabucyana)

Bernard Lamizet, Professeur à Sciences Po Lyon : Les femmes actrices de la démocratie (Intervention, biographie)

_DSC6481.jpgBernard Lamizet reprend l’étymologie du mot « cité » pour nous faire comprendre quelle est la place des femmes dans la cité, dans l’espace public.

L’identité des femmes ne saurait se confondre avec celle des hommes. En raison de leurs spécificités sexuelles et de leur place particulière dans la filiation et dans l’espace familial, elles ont une place qui ne saurait se confondre avec celle des hommes. En revanche, dans une société démocratique, si les femmes ont une identité spécifique, leurs droits doivent être les mêmes que ceux des hommes. C’est sur l’indistinction des droits entre hommes et femmes que se fonde le caractère démocratique d’une société politique.

Il reprend le terme de "morte civile" utilisé par Hubertine Auclert : pourquoi les femmes sont-elles mortes ? Parce qu’elles ne sont plus dans la cité. Elles sont dans la ville, on les voit. Mais en ce qui concerne la cité, les décisions, les choix, le pouvoir, elles sont mortes. On ne leur reconnaît plus la vie politique.

Or, le citoyen est indistinctement homme ou femme, ce qui le fonde c’est qu’il est reconnu par l’autre. L’Universel c'est ce qu’on ne choisit pas : on choisit d’être de gauche ou de droite, on choisit d’habiter en ville ou à la campagne, mais on ne choisit pas d’être femme ou homme. C’est parce que ça échappe au choix politique que la parité devrait s’imposer. Tant qu’on a besoin de lois sur la parité, c’est que l’universel n’est pas encore entré dans la politique.

La parité n’est pas appliquée et pose problème en politique parce que la différence des sexes est le point de tension entre deux espaces : l’espace de la filiation et l’espace politique. Hommes et femmes ont un rôle égal dans la filiation. Mais quand on quitte cet espace pour entrer dans l’espace politique, cette égalité n’existe plus. Pour dire que chacun est à sa place dans l’espace de la filiation il y a l’interdit de l’inceste. On ne peut être le fils et l’époux, chacun a une place. Mais dès qu’on entre dans l’espace politique, il y a l’impératif de l’indistinction, de l’universel. Nous sommes tous des citoyens dans l’espace politique, de façon indistincte. La femme a toujours été nécessaire pour la filiation mais dans le domaine du pouvoir, les hommes, se sont empressés d’écarter la femme pour pérenniser leur pouvoir. Les hommes refusent le pouvoir aux femmes parce qu’ils sentent leur identité menacée. Il y a donc une double interrogation à avoir sur la place des femmes dans la société. Quel est le sens dans notre inconscient de l’articulation entre l’identité dans la filiation et l’identité politique ? Quelle est la place des femmes dans ce double rôle : donner naissance et s’engager en politique ?

Brigitte Coulon, maire de Rancé (01), Présidente de la Communauté de communes Porte Ouest de la Dombes : Avancées et limites de la loi française. (Intervention, biographie)

_DSC6487.jpgLa société civile a aujourd’hui intégré la parité mais les femmes ne sont pas curieuses de la vie publique parce qu’intellectuellement elles n’ont pas été aiguisées pour la vie publique.

Dans les faits la parité dans les petites communes est difficile à mettre en œuvre car il est difficile de trouver des femmes candidates aux postes de responsabilité. Les femmes veulent bien travailler pour leur commune, mais ne veulent pas s’approprier le pouvoir.

En France, les femmes, grâce à l’école ont accès à une égalité de genre et de chance. C’est au combat que l’on se construit et les femmes ne sont pas habituées à combattre, dans le domaine politique. Il faut que les femmes n’aient pas peur de ne pas être aimées. Pour accéder au pouvoir, on n’est pas dans le charme, on est dans le travail. On n’a pas à prouver que l’on sait. Les femmes ne savent comment se comporter face au pouvoir, elles oscillent entre charme et agression et bien souvent elles s’interdisent d’accéder aux plus hautes fonctions.

La société civile est beaucoup plus mûre pour élire des femmes que les parlementaires qui nous représentent. Les vieux dinosaures de l’Assemblée Nationale occupent leurs places depuis longtemps (cumul des mandats) et ne sont pas prêts à la laisser. Parfois il y a excès de mandat et on ne peut les exercer de manière efficiente, mais il semble important que les parlementaires aient aussi un mandat d’élu local, de maire.

Muguette Dini, Sénatrice du Rhône : Avancées et limites de la loi française. (Intervention, biographie)

_DSC6504.jpgMuguette Dini pense que l’efficacité de la loi sur la parité a été très inégale selon les types de scrutin. Lors des scrutins de liste, la constitution paritaire obligatoire des listes a permis une avancée notable. A contrario, le recours à des pénalités financières imposées aux partis qui ne présentent pas une proportion suffisante de candidates, lors des scrutions uninominaux est totalement inefficace. Les 7 millions d’euros à payer pour le non-respect de la parité par les 2 partis majoritaires ne sont pas pénalisant car ces partis sont dotés de 80 millions d’euros, en fonction des parlementaires élus.

On observe même une régression. En 2011, juste avant le renouvellement, le Sénat comptait 80 sénatrices, représentant 23,5% de la Haute assemblée. Le dernier renouvellement marque un repli. En effet, le Sénat ne comporte plus que 77 femmes (22,1%), et ce alors que son effectif global est passé de 343 à 348 sénateurs. Sur les 49 sénatrices qui ont été élues en 2011, 39 - soit les quatre cinquièmes - l’ont été dans des départements où l’élection se déroulait au scrutin de liste proportionnel. En outre, plusieurs listes dissidentes ont été constituées par des hommes, pour faire barrage à l’élection de femmes, situées en deuxième position sur des listes.

A l’exécutif du Sénat il y avait 3 femmes, jusqu’au renouvellement de septembre 2011, il n’y en a plus qu’une aujourd’hui. Au Sénat, uniquement les groupes « communiste » et « vert » sont paritaires.

Le principe de parité réside dans une égale candidature des femmes et des hommes, aux scrutins à la proportionnelle mais aussi aux scrutins majoritaires uninominaux. Muguette Dini propose donc un bulletin paritaire. Les électeurs pourront choisir librement entre un homme et une femme, sans préjuger de la parité du résultat.

Elle évoque ensuite la loi modifiant l’organisation des territoires : désormais on élira des conseillers territoriaux au scrutin uninominal à 2 tours, comme les députés. Actuellement, on dénombre 47 % des femmes dans les conseils régionaux. On imagine qu’avec cette nouvelle loi créant des conseillers territoriaux, il n’y aura pas plus de 15% de femmes conseillères territoriales.

Muguette Dini est membre de la Délégation aux droits des femmes, constituée de sénateurs et députés représentant leurs groupes. Mais cette délégation n’a aucun poids. Elle fait des propositions mais n’a pas d’impact suffisant. La délégation a étudié les violences faites aux femmes mais il y a des résistances archaïques. C’est dans les mentalités qu’il faut changer les choses.

Nicole Théron, présidente de l’Association des conseillères et conseillers municipaux du Rhône (ACMR) : La formation des élus : estime de soi et savoir-faire. (Intervention, biographie)

_DSC6518.jpgL’ACMR est une association née en 1978 de la volonté de quelques femmes élues qui se trouvaient bien isolées dans leurs communes. Elles souhaitaient échanger avec les élues des autres communes et se former pour mieux exercer leur mandat électif (car les femmes se remettent toujours en question… sur leurs capacités). Muguette Dini, également présente à ce colloque, a été l’une des premières présidentes. Depuis 2001, et la loi sur la parité, des hommes ont été intégrés au Conseil d’Administration mais la présidence reste féminine. Cette association est constituée d’élu-e-s bénévoles qui mettent leurs compétences aux services d’autres élu-e-s. Elle dispense des formations sur des thèmes spécifiques : mise en place d’un agenda 21, application du grenelle de l’environnement, étude de ce qu’est un éco-quartier, tenir un budget. Il y a eu 3 sessions de formation sur le budget entre 2008 et 2009.

Depuis septembre 2008 ont été mises en place des sessions de formations et d’informations sur la réforme des collectivités territoriales qui va bouleverser les mandats et la façon de vivre des élu-e-s. L’élu-e a besoin d’un savoir-faire mais aussi d’un savoir-être : il y a donc également des formations sur la prise de parole en public, la gestion d’une réunion, etc.

Julienne Mukabucyana, Diaspora Rwandaise de Toulouse : La reconstruction post-conflit au Rwanda. (Intervention, biographie)

_DSC6533.jpgQuelques chiffres à propos du génocide de 1994 : en 3 mois, entre 800 000 et 1 million de morts (avril à juin 1994). 12% de personnes tuées, des milliers d’handicapés/de mutilés. 80% des enfants ont assisté aux viols de leurs mères ou au massacre de leurs pères. La prise du pouvoir par la FPR a marqué la fin du conflit mais il a quand même continué. La guérilla hutue continuait à lancer à partir du Congo des attaques sur le Rwanda. Le gouvernement rwandais avait deux challenges : restaurer l’autorité et reconstruire le pays.

La reconstruction s’est faite autour de 3 axes :
  • Renforcer simultanément et cumulativement l’élan vers la paix et la réconciliation nationale, tout en s’occupant des personnes rescapés et traumatisées
  • Assurer la stabilité de son territoire et la sécurité intérieure et extérieure (= réduire toutes les poches de résistance des ex-militaires).
  • Encourager des actions de reconstruction et de développement (grandement portés par les femmes)
Pour ce faire, il fallait mettre tous les rwandais ensembles au travail.

Le Rwanda a dû changer la constitution pour définir le concept de génocide, assurer une justice réconciliatrice (promotion des Droits de l’Homme) sachant que les intellectuels, les magistrats et les avocats, opposés au génocide avait été les cibles des miliciens car ils osaient résister intellectuellement. Un centre d’écoute et de réconciliation a été mis en place pour assurer le bien-être psychologique de la population. Le viol a été reconnu comme arme de guerre; les femmes ont osé aller témoigner au TPI et décrire les viols dont elles avaient été victimes.

Le Rwanda, après le génocide, s’est retrouvé avec une population de 70% de femmes. Les hommes avaient été anéantis. Les femmes étaient sur tous les fronts et particulièrement présentes dans toutes les actions de développement: culture nourricière, enlèvement des ordures, entretien des jardins et édifices publics, gardiennage, mais aussi des postes à responsabilité aussi bien dans la gestion politique que dans la gestion des entreprises etc. La participation des femmes à la reconstruction du pays a été fortement appuyée par le gouvernement. Elles ont été reconnues, valorisées, et on leur a confié des responsabilités. Au parlement rwandais, 49% des députés sont des femmes, ainsi qu’une très forte proportion de sénatrices et de femmes ministres.

Débat

Présentation par une journaliste Camerounaise de la situation dans son pays, 1 semaine après les élections présidentielles.

_DSC6341.jpgQuestions sur la parité en entreprises et la présence de femmes dans les CA des entreprises, sur les actions à mener (réponse de Muguette Dini, sénatrice) pour réagir aux modifications territoriales, pour des précisions sur la situation en Afrique et une demande d’étudiantes de sciences po de débats analogues dans tout le champ des droits des femmes.

Lors de sa réponse pendant le débat, Madame Awa N’Diaye, Ministre d’Etat du Sénégal, a terminé son intervention en disant que pour « les Africaines, le féminisme était une question de survie ».

Conclusion de Michèle Vianès

La loi dite de parité n’a donc réussi ni à gommer les effets discriminants du système uninominal ni à inciter les partis à respecter la loi paritaire, mission que leur attribue pourtant l’article 4 de la Constitution. Lors des législatives, les grandes formations préfèrent payer de lourdes pénalités plutôt que d’investir des femmes en lieu et place des sortants. Comme le dit Yvette Roudy, Ministre des droits des femmes de 1981 à 1986 : « Rappelant aux femmes que la galanterie serait une insulte en politique, les partis, tels des clubs anglais, résistent aux mutations et reproduisent désespérément un corporatisme guerrier. Celles qui, disposées à servir un idéal de transformation sociale, souhaitent entrer en politique sont rejetées par ces structures partisanes où la langue est d'un bois tranchant. »

Michèle Vianès clôt le colloque en reprenant une citation des camerounaises du Réseau More Women in Politics : « L’homme et la femme sont comme les deux ailes d’un oiseau, et tant que l’aile féminine ne sera pas déployée comme l’aile masculine, le Cameroun, j’allais dire l’humanité, ne prendra pas son envol ».



NAVIGATION & ANNEXES


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Actes du Colloque : Pas de gouvernance démocratique sans les Femmes

Première table ronde : Vers la parité femmes/hommes dans les instances élues

Animation par Michèle Vianès :

Un partenariat d’associations de femmes, initié par Elles aussi, soutenu par l’Union Européenne, a mis en place des colloques pour inciter les femmes à être conseillères municipales. Formation, connaissances des règles de fonctionnement des institutions, et surtout savoir être, estime de soi, prise de parole en public. La grande crainte des femmes : ne pas être capable (Françoise Giroud), résultat de traditions patriarcales millénaires.
Elles aussi a été une des associations qui a organisé en 1999 et 2000 des colloques pour inciter les femmes à être conseillère municipale. Je vais demander à Reine Mataix, la présidente de Elles aussi pour le Rhône de nous dire comment inciter les femmes à être candidates aux élections.
La loi française était une première mondiale, les autres pays instaurait des quotas dans le meilleur des cas ou s’en remettaient au « laissez-faire » des partis pour réglementer les investitures (Quand liberté est laissée aux appareils partisans, ceux-ci montrent leur mauvais vouloir à organiser la mixité des investitures ». Mariette Sineau) Aujourd’hui, la parité est un concept qui fait école partout, comme en Tunisie, pour la Constituante. Saida Dorra Draoui Mafhoud va nous en parler.
Modèle ailleurs, mais comment est-il appliqué ici et particulièrement dans la région RA ? Pour nous en parler Dominique Daures.
La France, initiatrice du concept, présente donc des résultats plus que mitigés.
La législation française a engendré une féminisation à deux vitesses. Bon outil pour produire de l’égalité lors des scrutins de liste, elle s’est avérée un piètre instrument d’action positive pour les législatives.
Le Sénégal a vu les limites de la loi française et a essayé de corriger les erreurs, en adoptant la loi sur la parité absolue entre les hommes et les femmes et son incidence sur l’application de la résolution 1325. Je sais qu’un étudiant présent travaille sur ce sujet. Madame la Ministre, très chère Awa N’DIAYE, je suis ravie de vous accueillir à Lyon aujourd’hui. Vous êtes à l’origine de ce colloque. A la suite de notre rencontre, en février dernier à l’ONU à New York et de la présentation que vous avez faite de votre loi, je vous citais en exemple sans arrêt. Lorsque la région Rhône-Alpes a présenté la quinzaine de l’égalité au féminin et au masculin, j’ai immédiatement pensé à organiser une rencontre entre les responsables des lois sur la parité dans différents pays.

Intermède

Avant de passer à la seconde table ronde, un intermède, avec un discours de Hubertine Auclert, la grande suffragiste française. Tous nos remerciements à la compagnie la Nébuleuse d’avoir accepté de nous en faire lecture.

Les artistes Laura Glutron et Audrey Jegousse sont venues nous voir l’an dernier, leur coéquipier Philippe Luneau avait, en chinant, acheté un recueil de pièce de théâtre anarchistes, dans lequel des textes de Nelly Roussel montrait la condition féminine au début du XXème siècle. Leur lecture a suscité interrogations et prises de conscience des membres de la troupe par la permanence dans les esprits de « La faute d’Eve». Audrey Jegousse et Pierre Vandestock vont nous faire la lecture, le texte vous sera distribué.

2ème table ronde Les femmes et la gouvernance démocratique

Nous commençons la deuxième partie que nous aurions pu intituler des femmes oui, mais des femmes pour quoi faire ? Lundi dernier je participais à une émission de Telesud, « Lady vous écoute ». Elle nous a demandé si aux élections présidentielles nous voterons pour une femme ou pour les idées du ou de la candidate. J’ai répondu évidemment sur les idées, je ne voterai jamais pour une Marine le Pen ou une Sarah Palin !

Avant de décrire la situation, Bernard Lamizet va nous permettre d’affiner notre réflexion sur « Les femmes actrices de la démocratie »
Les femmes actrices de la démocratie, qu’en est-il en réalité ?
Pour parler des avancées et limites de la loi française : la preuve par les chiffres :
Les parlementaires dans le Rhône : 14 sièges de députés au scrutin uninominal 13 Hommes, 1 Femme, Pascale Crozon, devait être là, pour nous parler du mode de scrutin, des pénalités et de l’Observatoire de la parité où elle siège, mais elle a eu un empêchement de dernière minute, sans doute le 2ème tour des primaires socialistes. Concernant les 7 sièges au Sénat, mandat précédent 7 hommes, depuis que la parité s’applique sur les listes 4H, 3 F.
Nous accueillons 2 femmes élues, Muguette Dini, sénatrice du Rhône et Brigitte Coulon maire dans une petite commune de l’Ain, Rancé et présidente de la communauté de communes porte ouest de la Dombes.

Brigitte Coulon, voulez-vous commencer ?
Muguette Dini, quelles sont pour vous les étapes qui ont été décisives, quelles avancées et quelles actions mener pour arriver à une parité plus effective en France ?
Le lien se fait naturellement avec la présentation de Nicole Théron, sur la formation des élues : estime de soi et savoir-faire.
Pour conclure les interventions, j’ai demandé à Julienne Mukabucyana du Rwanda où la loi sur la parité a été votée depuis 2003 et où les femmes sont majoritaires au parlement de nous dire comment ces femmes élues ont changé la vie des femmes, de leur famille, de leur pays ?

Débat

Nous ouvrons le débat, si vous permettez je vais commencer à donner la parole à Ticky Monekosso de BPW Rhône-Alpes, responsable d’Afromedianet et qui rentre du Cameroun

Conclusion

(par michèle Vianès)

La loi dite de parité n’a donc réussi ni à gommer les effets discriminants du système uninominal ni à inciter les partis à respecter la loi paritaire, mission que leur attribue pourtant l’article 4 de la Constitution. Lors des législatives, les grandes formations préfèrent payer de lourdes pénalités plutôt que d’investir des femmes en lieu et place des sortants. Comme le dit Yvette Roudy, Ministre des droits des femmes de 1981 à 1986 : « Rappelant aux femmes que la galanterie serait une insulte en politique, les partis, tels des clubs anglais, résistent aux mutations et reproduisent désespérément un corporatisme guerrier. Celles qui, disposées à servir un idéal de transformation sociale, souhaitent entrer en politique sont rejetées par ces structures partisanes où la langue est d'un bois tranchant. »
Les chiffres sont têtus et montre la nécessité de la loi. Dans les conseils municipaux : 32% femmes élues dans les communes de moins de 3500 habitants , où la parité ne s’impose pas, 48.5 % dans celles où la loi s’applique. Ils montrent également la nécessité de modes de scrutins autres que le scrutin uninominal à 2 tours qui ne permet pas des résultats paritaires.
Les tentatives de régression sont très lourdes, en particulier par la réforme territoriale. Dans un souci de simplification administrative, les cantons dans les départements et les régions seront remplacées par des territoires, avec un scrutin uninominal à 2 tours. Les associations de femmes tirent la sonnette d’alarme, sans grand succès jusqu’à présent.

Pour conclure, permettez-moi de citer nos amies camerounaises le Réseau More Women in Politics soutient et accompagne la réalisation de LA VOIX DES FEMMES car « l’homme et la femme sont comme les deux ailes d’un oiseau, et tant que l’aile féminine ne sera pas déployée comme l’aile masculine, le Cameroun, j’allais dire l’humanité ne prendra pas son envol ».



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Synthèse du Colloque : Pas de gouvernance démocratique sans les femmes

Introduction de Michèle Vianès, présidente de Regards de Femmes

(Intervention, biographie)

_DSC6239.jpgLa notion de parité politique entre les sexes traduit l’idéal républicain de liberté, égalité et fraternité, appliqué aux rapports sociaux de sexe. L’espèce humaine revêt deux formes qui ne sont ni assimilables, ni réductibles l'une à l'autre. Tout individu est femme ou homme biologiquement. Ce qui distingue les sexes n’a pas à se traduire en inégalité politique, sociale, culturelle. Les deux sexes sont dissemblables et égaux. Pendant des siècles les rapports étaient hiérarchiques entre les sexes. Les femmes étaient exclues de la fonction de représentation et de délibération politiques. La parité rompt avec ce déni car elle réintroduit un rapport d’égalité.

Au début des années 1990, devant les difficultés des femmes à obtenir des responsabilités politiques, des Françaises ont repris les idées d’Hubertine Auclert (1848-1914). En 1992, F. Gaspard et Cl. Servan-Schreiber et A. Le Gall publient « Au pouvoir citoyennes : liberté, égalité, parité ! ». La même année, a lieu à Athènes le 1er sommet européen, « femmes au pouvoir ».

Parallèlement se créent des associations qui revendiquent la parité, non comme un traitement préférentiel, une discrimination positive mais comme un moyen de parachever l’universel. Femmes et hommes peuvent représenter leurs concitoyens, femmes et hommes. Les femmes ne sont pas une catégorie mais une des deux formes que revêt l’être humain. Gisèle Halimi précisait : « Les femmes ne sont ni une race, ni une classe, ni une ethnie, ni une catégorie, elles se trouvent dans les groupes elles les engendrent, elles les traversent… L’être humain est d’abord féminin ou masculin ». La parité introduit une nouvelle dimension dans l’égalité entre les êtres humains. Rompant avec l’attribution traditionnelle de la sphère publique à l’homme et de la sphère privée à la femme, elle permet aux hommes comme aux femmes de sortir des rôles attendus. La parité est également un moyen de parvenir à l’adoption de politiques publiques favorables à l’égalité des sexes.

1ère table ronde : Vers la parité femmes/hommes dans les instances élues

(Reine Mataix, Saida Dorra Draoui, Dominique Daures, Awa N’Diaye)

Reine Mataix, présidente d’Elles aussi - Rhône : Inciter les femmes à être candidates (Intervention, biographie)

_DSC6251.jpgDepuis 20 ans, la situation des femmes en politique a changé, grâce à la progression de la notion de parité politique. Toutefois l'évolution des mentalités ne se traduit pas toujours par un progrès dans la représentation des femmes dans certaines instances élues.
Selon un sondage de Mediaprism, les femmes sont toujours davantage convaincues de leurs capacités que les hommes: 91% seraient prêtes à voter pour une femme aux prochaines élections présidentielles. 78% pensent qu’une femme à la tête du pays est une preuve de modernité. La moitié pense qu’il est plus difficile pour une femme que pour un homme de concilier vie privée-vie familiale. Aujourd’hui il y a une prise de conscience du rôle des medias et de la publicité dans les stéréotypes hommes-femmes dans la population. La préparation des repas, l’éducation des enfants restent le domaine des femmes. Et les taches techniques affectées aux hommes. 80% pensent qu’il devrait y avoir parité dans les instances de décision. Mais 70% dans les instances politiques. Les femmes aujourd’hui sont de plus en plus nombreuses à être diplômées (les majors de promo sont souvent des femmes). Les femmes ont les compétences, les talents requis pour faire de la politique mais n’en sont pas convaincues elles-mêmes! 83% des hommes se disent prêts à prendre des décisions contre 76% des femmes. Il y a, de ce fait, un déficit de femmes candidate.

On note également une méconnaissance de l’ampleur des inégalités aujourd’hui. 42% seulement des personnes interrogées savent que la France se situe en queue de classement par rapport aux autres pays européens pour l’application de la parité. Seuls 23% savent que la France a régressé.

Pour inciter les femmes à être candidates Elles aussi organise des forums, qui remportent un vif succès. Les femmes recherchent des informations sur les élections, sur l’exercice des mandats, mais elles ont surtout besoin d'être rassurées sur leur capacité à exercer un mandat politique. Elles aussi propose un travail de réflexion sur le statut de l’élu afin de créer un livret qui permette aux élus locaux de demander aux communes de faire un bilan de compétences, pour ensuite les valoriser. L’association constate qu’aujourd’hui, peu de femmes ont le temps de venir se former à la prise de décision. Elles ont le souci de gérer le foyer, les enfants, le travail et l’action publique.

La Marianne de la parité a été créée en 2009 pour récompenser les communes les plus engagées dans la parité.

Saida Dorra Draoui Mahfoudh, membre de la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, des réformes politiques et de la transition démocratique de Tunisie : Les enjeux du vote des femmes et de leur participation à la transition démocratique. (Intervention, biographie)

_DSC6333.jpgLa rébellion en Tunisie avait commencé bien avant ce mois de janvier 2011 : en 2008, femmes et hommes avaient manifesté dans rues dans le bassin minier de Redyef. Grâce à ces manifestations, les femmes ont obtenu une loi sur la parité adoptée le 11 avril 2011 par la Haute instance pour la défense des objectifs de la Révolution. Les candidatures pour la constituante du 23 octobre 2011 sont présentées sur la base de la parité entre les hommes et les femmes et sur la base de l’alternance : 1 homme/1 femme. Les listes ne respectant pas ce principe ne sont pas acceptées. Les femmes ont bien l’intention d’utiliser ce droit de vote après la chape de plomb qui s’était abattue sur la Tunisie ces 23 dernières années.

Pour les prochaines élections, il y a à l’heure actuelle, 111 partis. Tous les partis sont dirigés par des hommes (4 femmes à la tête des partis dont 3 nouveaux). Les femmes sont au service des militants mais s’effacent lorsqu’il s’agit d’être au pouvoir. Quels sont les arguments utilisés pour les écarter du pouvoir ? « Les militants doivent être convaincus plutôt que d’imposer des femmes » (Forum démocratique pour le travail et les libertés). Pour le parti islamiste, être tête de liste demande « compétence et rayonnement ». Ils n’ont qu’une seule femme tête de liste sur 32 listes. La mise en œuvre de la parité a incité les partis à recruter des femmes mais n’a pas été suffisante pour les pousser à un réel partage du pouvoir. Une exception toutefois au pôle démocratique moderniste (PDM) : la moitié des listes sont présidées par des femmes. Aujourd’hui, rares sont les Tunisiens qui osent affirmer que les femmes sont incapables de faire de la politique. Mais ils ne mettent pas leurs principes en pratique. Cela a un impact sur l’estime des femmes. A cela s’ajoute la difficulté de garder un équilibre entre les tâches domestiques et la vie politique. Les femmes consacrent 8 fois plus de temps à la vie familiale que les hommes. En outre il existe en Tunisie une certaine méfiance des partis et une désaffection politique des femmes et des jeunes.

Saida Draoui conclut son intervention en citant Sanaa Ben Achour, présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates : « Plus que jamais nous devons réussir notre transition et obtenir tous nos droits »

Dominique Daures, Déléguée régionale aux droits des femmes et à l’égalité en Rhône-Alpes : Les femmes élues en Rhône-Alpes : Les femmes veulent-elles se saisir de cette opportunité de venir au pouvoir ? (Intervention, biographie)

_DSC6351-2.jpg« Nous n’avons pas de leçons à donner aux jeunes démocraties puisque nous, malgré notre antériorité, nous avons beaucoup de difficultés à obtenir un réel partage du pouvoir avec les hommes » dit-elle en introduction. Le principe de parité est apparu récemment dans notre législation. En 1998, les parlementaires réunis en Congrès réformaient les articles 3 et 4 de la Constitution pour y ajouter " la loi favorise l'égal accès des Femmes et des Hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives " et " les partis et groupements politiques contribuent à la mise en œuvre de ce principe dans les conditions posées par la loi ». Un an après, en 2000, est publiée la loi relative à la parité qui contraint les partis politiques à présenter sur les listes autant de femmes que d’hommes. Ceux qui s’y refusent encourent des sanctions financières. En 2007, la loi est modifiée. Après les élections municipales de 2001, les législatives de 2002, les régionales de 2004 des précisions sont apportées aux textes afin de parer aux éventuelles manœuvres mises en place par les partis pour ne pas changer l'ordre établi.

Ces lois ont eu un impact sur les élections : Pour les élections législatives de 2007 la région ne compte que 2 Femmes sur 49 députés soit 4,8%. Pour les municipales de 2008, la région se place à égalité avec la moyenne nationale à 13,8%. Pour les européennes de 2009 le scrutin proportionnel intégral favorise l'accès des femmes puisqu'en Rhône- Alpes on atteint 40 % comme en France. Pour les régionales de 2010, Rhône-Alpes atteint 47,8 la moyenne nationale est de 48% la parité presque parfaite. Aux cantonales de mars 2011 la proportion de femmes élues est de 14,2% alors qu'au niveau national elle est de 13,8% . Il n’y a plus en R.-Alpes un seul conseil général sans femme. Toutefois la loi reste inachevée et se heurte à d'autres facteurs liés à notre histoire, à nos mœurs politiques et aux modes de scrutin. Et si l'on constate une progression dans les élections régionales et européennes c'est parce qu'il s'agit d'élections à la proportionnelle plus favorable.

Il existe des solutions pour améliorer ces résultats décevants. En voici quelques-unes:
  • le non cumul des mandats et leur limitation dans le temps permettrait un rajeunissement et une féminisation de la classe politique
  • un véritable statut de l'élu qui prendrait en compte les besoins des femmes comme ceux des hommes (par exemple les frais de garde des enfant)s serait de nature à encourager les candidatures féminines
  • la parité pourrait être imposée dans tous les exécutifs y compris les structures inter-communales dont les femmes sont absentes ou reléguées à des représentations subalternes
Dominique Daures termine son intervention en citant Réjane Sénac-Slawinski, auteure d'un « Que sais-je ? » sur la parité et enseignante à Sciences-Po Paris : "La parité qui, dans sa forme numérique, est pensée comme une modalité spécifique de l'égalité, devrait contribuer à refonder un système démocratique manifestement déficient puisqu'il n'a pu intégrer la moitié des citoyens".

Awa N’Diaye, Ministre d’Etat, Ministre de la Culture, du Genre et du Cadre de Vie du Sénégal : La loi Sénégalaise sur la parité absolue entre les hommes et les femmes. (Intervention, biographie)

_DSC6395.jpgLa parité au Sénégal est un très long processus. Au Sénégal, les mouvements de femmes sont extrêmement puissants et c'est à partir de ces mouvements qu'est née l'idée de parité et l’engagement. Très vite, les Sénégalais ont dit non aux quotas et se sont engagés pour la parité. Pour Madame N’Diaye, les femmes françaises peuvent se permettre de ne pas entrer en politique car elles ont déjà acquis des droits. Mais pour les sénégalaises c’est une question de vie ou de mort. L’égalité de genre est extrêmement importante pour les Sénégalaises. Elles se battent pour l’égalité et pensent que la parité est le meilleur moyen d’y parvenir. Une stratégie nationale pour l’égalité de genre a été mise en place. A Durban, un groupe de femmes engagées a déclaré au Président Wade qu’elle voulait 30% de femmes au sein de l’Union Africaine. Celui-ci a rétorqué « pourquoi pas 50% ? » et a plaidé pour 50%. Cela a réveillé le militantisme des associations de femmes. La parité était en marche.

La parité est effective depuis 2010 mais c’est en 1996 qu’on a commencé à en parler, à militer, à faire des forums, à former les femmes au leadership. En 2002, a eu lieu une marche pour la parité. On a également fait appel aux grandes chanteuses populaires pour chanter la parité. Quand elles ont senti que le président était pour la parité, les Sénégalaises ont porté et poussé le mouvement.

Les femmes sont extrêmement politisées au Sénégal. La politique est un fait social et c’est un enjeu de promotion sociale pour elles. Au Sénégal ce sont les femmes qui tiennent la politique. Le président sénégalais a expliqué que lorsqu’on éduque une fille, on éduque une famille. Une femme consciente politiquement veut que sa fille aille à l’école, que la santé dans sa famille augmente d’un cran. Aux dernières élections de mai 2010, toutes les listes était paritaires.

Le combat des femmes sénégalaises et le pari des plus Hautes Autorités du Sénégal se fondent sur la conviction qu’aucun pays ne saurait intégrer le cercle des pays émergents, en laissant en rade la frange la plus importante de sa population.

INTERMEDE : Discours de Hubertine Auclert Marseille, Congrès socialiste de 1879

Lecture par Audrey Jegousse et Pierre Vandestock de la Compagnie La Nébuleuse

2ème table ronde : Les femmes et la gouvernance démocratique

(Bernard Lamizet, Brigitte Coulon, Muguette Dini, Nicole Théron, Julienne Mukabucyana)



Navigation & ANNEXES


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lundi, 15 août 2011

Conférence Internationale de Femmes leaders, Déclaration de HAIFA

Conférence Internationale de Femmes leaders
SCIENCE, TECHNOLOGIE ET INNOVATION :
Éducation et Formation des Femmes et des Filles

29 May - 3 Juin, 2011

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dimanche, 14 août 2011

13° Edito : Conférence Internationale sur la parité à Dakar - 17 et 18 juin 2011

photo de gauche à droite Saida Draoui de l'AFTURD Tunisie, Michèle Vianès, Awa Ndiaye, Ministre du genre du SénégalA l’initiative de Madame Awa NDIAYE, Ministre de la Culture, du Genre et du Cadre de vie, sous la présidence du Chef de l’Etat et avec la collaboration du Ministère des Affaires Etrangères, le Sénégal a organisé les 17 et 18 juin 2011 une conférence Internationale sur la parité, en partenariat avec ONUFEMMES, le FNUAP, le PNUD, l’UNICEF, la CEDEAO[1], GAMIC[2], l’AFARD[3],…

 

 

 

 

Inscrire la parité au cœur du développement, au-delà de la loi :

 

 

 

 

Enjeux et perspectives.

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vendredi, 12 août 2011

Conventions Internationales et panafricaines qui appellent à une présence significative des femmes dans les organes de décision :

  • Convention CEDEF
  • Plate-forme d’action de Pékin (1995) Engagement des États à encourager et accélérer la participation des femmes à la prise de décision dans tous les organes publics et politiques
  • Protocole additionnel à la charte africaine relatif aux droits des femmes en Afrique (2003) tous les États africains se sont engagés à prendre des actions spécifiques pour promouvoir la participation paritaire des femmes dans la vie politique de leur pays
  • Déclaration solennelle sur l’égalité entre les hommes et les femmes en Afrique (2004) les États membres de l’Union Africaine s’engagent à assurer la parité à tous les organes de la commission, aux communautés économiques régionales.
  • CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) impliquer davantage les femmes en tant qu’actrices du développement dans le processus d’intégration régionale
  • SADC (Communauté de développement de l’Afrique Australe) Les Etats membres doivent assurer la parité dans les instances de prise de décision des secteurs publics et privés d’ici 2015

jeudi, 14 juillet 2011

Pas de gouvernance démocratique sans les femmes

Présentation générale de la table ronde :

Pas de gouvernance démocratique sans les femmes

Samedi 15 octobre  9h - 13h
Institut d’Études Politiques, 14 avenue Berthelot Lyon 7°
Quinzaine de l’égalité Rhône-Alpes

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Pas de gouvernance démocratique sans les femmes

Dans le cadre de la quinzaine de l’égalité Femmes-hommes de la Région Rhône Alpes, Regards de Femmes organise une table ronde :

Pas de gouvernance démocratique sans les femmes

Samedi 15 octobre  9h - 13h
Institut d’Études Politiques, 14 avenue Berthelot Lyon 7°

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lundi, 30 mai 2011

Paris 17 et 18 mai : Sommet parlementaire mondial en amont du G8/G20 "JEUNES FILLES ET ENJEUX DE POPULATION - Les leviers oubliés du développement"

Le 7° Sommet des Parlementaires du G8/G20,  présidé par Danielle Bousquet, députée des Côtes d’Armor, a eu lieu à l’Assemblée Nationale à Paris les 17 et 18 mai 2011 sur le thème  « JEUNES FILLES ET ENJEUX DE POPULATION Les leviers oubliés du développement»,.

Michèle Vianès, comme d’autres représentantes d’ONG de droit des femmes, était invitée à y participer.  Il est urgent que la situation des 600 millions de jeunes filles vivant dans les pays en développement soit prise en compte dans les politiques publiques d’éducation et de santé afin de leur permettre un accès à une éducation de qualité débouchant sur un travail décent et de les protéger de mariages et grossesses précoces ainsi que de toutes violences sous prétexte de traditions ou de religions.

Les liens entre éducation des filles, contrôle des naissances avec la responsabilisation des garçons et des hommes pour une égalité en droits, devoirs et dignité des femmes et des hommes sont indispensables pour un développement harmonieux et durable dans tous les pays.

L’appel des parlementaires invite les membres du G8/G20, les gouvernements partenaires, les bailleurs de fonds, agences et banques de développement à investir massivement en direction des filles pour développer leurs potentiels, défendre leur autonomie et leur sécurité, que ce soit par conviction humaniste ou par pragmatisme économique.

lundi, 21 mars 2011

55ème CSW : Réunions plénières

Compte rendu des réunions plénières

Les interventions des pays ont montré une évolution positive vers nos thèmes majeurs, avec la dénonciation
  • de la prostitution, en particulier celle des enfants, comme une violence envers les femmes et contraire à la notion de travail décent
  • de l’exploitation du travail domestique, y compris celui des enfants et des trafics qu’il engendre
  • des violences traditionnelles et sexuelles (à noter le représentant de la Jordanie a conclu son intervention sur les crimes dit d’honneur en demandant « « Où est l’honneur dans ces crimes ?)
  • des violences à l’école : harcèlement sexuel et viol des élèves filles ou des étudiantes : demande de formation de beaucoup plus de femmes enseignantes et d’éducation des enseignants à l’égalité femmes/hommes nécessaire pour de nombreux états.
Les grossesses précoces des écolières justifient la mise en place de législation adéquates et la mise en œuvre de services effectifs pour aider ces (très) jeunes filles à accéder aux actes et soins médicaux pour interrompre ses grossesses non désirées ainsi que pour permettre la poursuite de leur scolarité.

Retour au compte rendu de la 55ème CSW | Lire le compte rendu de l'atelier Regards de femmes, Femmes Solidaires et la CLEF

Compte Rendu Atelier CSW ONU 24 fevrier 2011: Accès de toutes les filles à l’éducation y compris les filles invisibles par absence d’Etat civil

Atelier organisé par Clef, Femmes solidaires et Regards de femmes

La table-ronde sur le non-enregistrement des naissances, a été animée par Michèle Vianès

Pour l’Unicef, 51 millions d’enfants par an ne sont pas enregistrés à leur naissance dans les registres d’état civil. Parmi ces millions d’enfants notre table ronde a ciblé les filles et parmi les conséquences de ce déni de droits humains, le droit à l’éducation.

L’absence d'état civil constitue un mécanisme absolu d'exclusion sociale. Sans identité, les enfants filles et garçons sont invisibles et dépourvus des droits fondamentaux universels. Leurs droits sont bafoués. Leur existence est niée. Ce sont des morts vivants.

Sans acte de naissance, cette « carte de membre » de la société, clé de toute une série de droits, ils ne peuvent prouver ni leur âge ni leur identité .

On leur refuse un nom (« nn » « no name » réfugiées dans l’ex-Yougoslavie) et ils n’existent pas aux yeux de la loi. Puisqu’on ne connait pas leur âge, ils n’auront même pas la protection minimale conférée aux mineurs, contre le mariage précoce, le travail des enfants, l’enrôlement dans les forces armées ou encore la détention et les poursuites judiciaires. Ils ne bénéficient d’aucune protection, contre l’abus et l’exploitation. Un enfant non enregistré sera une « marchandise plus attirante» pour un trafiquant d’enfants. "L’invisibilité" des enfants non enregistrés fait que la discrimination, l’abandon et les abus dont ils sont victimes auront plus de risque de passer inaperçus.

Plus tard, il leur sera impossible d’obtenir un passeport, de solliciter un emploi reconnu, d’ouvrir un compte en banque, de contracter un mariage légal, de se présenter à des élections, ou de voter.

Rachel Gogoua, Présidente de l’Organisation nationale pour l’enfant, la femme et la famille (ONEF), Côte d’Ivoire, a présenté ce qui fait obstacle à l’enregistrement des naissances au point de vue juridique, administratif, géographiques, politique. [Lire l'intervention au format Pdf]

Les politiques discriminatoires visant à réduire autant que possible l'effectif officiel des minorités ethniques a des répercussions directes sur l'aide fournie aux immigrants.

Françoise Morvan, vice-présidente de la Clef, a souhaité attirer l’attention sur la situation des enfants privés d’identité suite à une non reconnaissance ou une perte d’identité. En particulier, elle a évoqué la situation des enfants ROMS dont la grande majorité ne bénéficient pas de scolarité sur le territoire français ; elle a tenu également à souligner le problème des mineures isolées, en métropole mais également en Guyane et à Mayotte dont les risques éducatifs sont compromis faute de moyens de prise en charge. Le phénomène est mal connu, les enfants vivant seuls et sans identité reconnue. [Lire l'intervention au format Pdf]


Maria Paola Chiesa Azzaro, du centre Unesco de Turin a présenté les actions de la commune de Turin vis-à-vis des mineurs isolés ainsi que l’action BRAVO (Birth Registration for All Versus Oblivion) pour encourager les déclarations de naissance en sensibilisant les parents et en soutenant les actions des Ministères et services concernés. Le programme commencera en Côte d’Ivoire puis dans d’autres pays de l’Afrique subsaharienne. [Lire l'intervention au format Pdf]

Les pays ayant des lois patriarcales sur la nationalité sapent leurs propres systèmes d’enregistrement.

Dans certains pays, les femmes ne peuvent pas déclarer leurs enfants, quant aux mères célibataires elles sont confrontées à des problèmes insurmontables La discrimination sexiste qui ferme l’école aux filles peut avoir deux impacts directs sur l’enregistrement des naissances. D’abord, dans les pays où la fréquentation de l’école est aussi un mécanisme pour l’enregistrement, cela peut priver d’un seul coup les filles de deux chances précieuses. Ensuite, lorsque les filles qui n’ont pu recevoir d’éducation scolaire ont à leur tour des enfants, il est moins probable qu’elles les fassent enregistrer.
61 millions d’enfants d’âge à fréquenter l’école primaire, des filles en majorité, ne sont pas scolarisés– notamment des enfants au travail, des handicapés, des enfants affectés par le VIH/SIDA ou des conflits armés, des enfants appartenant aux classes pauvres ou à des minorités ethniques.

Il s’agit souvent d’enfants vivant dans des situations où il est difficile de faire enregistrer les naissances. Le défaut d’enregistrement et l’acte de naissance peuvent n’être que l’un des facteurs qui vont déterminer la scolarisation de l’enfant, mais leur importance risque d’être cruciale. D’autant plus que de nombreux parents pensent qu’ils ne peuvent pas envoyer leurs enfants s’ils n’ont pas d’état civil.

Mazal Renford, Directrice du Centre international de formation pour le développement Golda Meir (MCTC) à Haïfa (Israël) a présenté les actions pour les fillettes népalaises « invisibles » vendues à l’âge de 9 ans à des familles Indiennes pour servir d’esclave domestique et sexuelle et répudiée quelques temps après. Un « village » a été créé à la frontière par les anciennes participantes du MCTC pour ces fillettes, n’ayant pas le courage de retourner dans leurs communautés d’origine. Afin de permettre la réintégration de ces fillettes dans leur société, grâce à un programme éducatif destiné à améliorer leur situation.
Elle a également signalé les actions menées en Amérique du Sud (Brésil, Colombie, Guatemala, Pérou) [Lire l'intervention au format Pdf]


Sabine Salmon, Présidente de Femmes Solidaires, a présenté le soutien de Femmes Solidaires à l’action de l’association Indienne Sruti, Depuis fin 2009, à Lucknow, capitale de l’Etat de l’Utta Pradesh, une des régions les plus pauvres de l’Inde, une école a été créée, à côté d’un bidonville de 300 personnes. L’association Sruti sensibilise les parents sur l’importance de la scolarisation des enfants, en particulier des filles.
Un peu moins d’une quarantaine d’enfants entre 3 et 14 ans sont scolarisés. Les apprentissages en 2 groupes ont lieu entre 9h et 13h, entrecoupés par une collation ( 1 biscuit ). Une fois par semaine un repas (riz-lentilles) est préparé, à tour de rôle par les mères des élèves. L’encadrement est assuré par 3 personnes. [Lire l'intervention au format Pdf]

Est-ce que l’absence d’état civil empêche les filles d’avoir accès à l’école ?

Il s’agit souvent d’enfants vivant dans des situations où il est difficile de faire enregistrer les naissances. Le défaut d’enregistrement et l’acte de naissance peuvent n’être que l’un des facteurs qui vont déterminer la scolarisation de l’enfant, mais leur importance risque d’être cruciale. D’autant plus que de nombreux parents pensent qu’ils ne peuvent pas envoyer leurs enfants s’ils n’ont pas d’état civil.

Les pays ont des règles différentes, tous n’imposent pas un état civil pour l’inscription, mais peuvent le demander pour le secondaire (Turquie) ou pour passer les examens (Sri Lanka). Au Népal, où l’enregistrement des naissances atteint tout juste les 34 % et où la loi n’exige pas la présentation d’un bulletin de naissance pour l’inscription scolaire, le Ministère de l’Education n’en a pas moins donné instruction aux écoles de demander ce document.

Au Pakistan, les enfants pauvres des zones rurales sont tenus à l’écart de l’école seulement parce qu’ils n’ont pas de certificat de naissance. Une directive a été donnée par le gouvernement pour enregistrer les enfants au moment où ils vont à l’école.

L’Algérie estime pour sa part qu’en exigeant un bulletin de naissance pour l’inscription à l’école, on soutient à la fois les services de l’état civil et ceux de l’éducation : taux de 97 % pour l’enregistrement des naissances et de 98 % pour les inscriptions à l’école primaire.

En conclusion, Rachel Gogoua a donné des pistes d’action, vis-à-vis des Etats et vis-à-vis des familles, pour éradiquer ce déni de droit fondamental universel.


Dans la salle, Eugénie Dossa a raconté son expérience d’enfant non déclarée à la naissance, Monique Bouaziz a présenté les travaux d’ONG chinoises, Sihem Habchi a souligné l’importance de la présentation d’ expériences positives, comme celles décrites lors de notre atelier pour montrer qu’il y a des issues, Valérie Unite de BPW a fait le parallèle entre le peu d’argent consacré à la mise en place de services d’état civil de qualité dans les différents pays et les dépenses de ces mêmes pays pour leur armement.

ONU FEMMES : Entité des Nations Unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes

Les 5 priorités de ONU Femmes :

  1. Renforcer l’influence, le leadership et la participation des femmes à la prise de décision dans tous les domaines
  2. Mettre fin à la violence envers les femmes
  3. Renforcer l’application de la résolution 1325, Femmes, paix et sécurité
  4. Renforcer l’autonomisation économique des femmes
  5. Inclure l’égalité des sexes dans toutes les politiques publiques, leur planification, leur budgétisation et dans les statistiques nationales, locales et sectorielles

Lors de la 55° CSW, Michelle Bachelet, Secrétaire Générale adjointe de l’ONU et directrice exécutive d’ONU Femmes a rencontré les responsables des ONG.

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Site Internet en Français d'ONU FEMMES

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