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Conclusion de l'atelier CSW 2010

La Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF), Femmes Solidaires et Regards de Femmes réaffirment que certaines pratiques, modèles et contraintes traditionnelles ou religieuses limitent la reconnaissance de la pleine capacité des femmes, de leurs droits et de la réalisation effective de l’égalité en droits, devoirs et dignité des femmes et des hommes.

Elles observent, en France comme dans tous les pays du monde, des attaques contre les droits et la dignité des femmes, sous couvert de respect de traditions, de coutumes ou de pratiques religieuses. Il est donc indispensable de réaffirmer que la liberté de conscience, droit humain fondamental, a pour corollaire immédiat la neutralité des Etats par rapport aux options philosophiques ou aux croyances des personnes, c’est-à-dire la laïcité. Les unes et les autres doivent rester dans le domaine de l’intime. Les afficher, les imposer peut heurter les convictions d’autres personnes.

La C.L.E.F., Femmes Solidaires et Regards de Femmes utilisent le formidable outil d’émancipation qu’est la laïcité pour que toutes les femmes et les filles vivant en France, y compris les femmes migrantes, puissent accéder à leur autonomie et soient protégées par les principes républicains. Elles agissent en solidarité avec les femmes du monde.

Elles demandent à tous les gouvernements et les Etats signataires de la Déclaration Universelle des Droits Humains, de la CEDAW, du Protocole de Palerme, et de la Plateforme d’Action de Pékin d’interdire, purement et simplement, toutes formes d’humiliations, de discriminations ou de violences, subies ou « choisies » par les femmes, à l’encontre des femmes, y compris au nom de religions ou de coutumes. Les objectifs du millénaire rappellent que les difficultés rencontrées par les femmes se transmettent aux générations qui suivent et qu’il faut les éradiquer.

Pour que les filles aient accès à leur autonomie et à leur émancipation, une éducation non patriarcale, pour les filles et les garçons, est indispensable. Elle permettra l’accès des filles à tous les domaines d’activités professionnelles et la lutte contre les violences sexués.

L’école est le lieu où les enfants entrent en humanité, à la fois par l’apprentissage des connaissances et la rencontre de l’autre. C’est pourquoi, l’école ne doit être inféodée à aucune idéologie politique ou religieuse et apprendre aux filles et aux garçons à vivre ensemble dans un respect mutuel.

C’est la raison de la loi française contre les signes religieux à l’école en 2004, qui protège les fillettes et jeunes filles.

Les gouvernements devraient prévoir des programmes pour promouvoir l’égalité filles/garçons tout au long de la scolarité, à tous les niveaux du système éducatif, auprès de l’ensemble des acteurs concernés (parents, enseignants, conseillers d’orientation) pour une modification des images stéréotypées sur les rôles sociaux des hommes et des femmes, qui influencent encore les choix d’orientation ainsi que les relations entre filles et garçons.

Michèle VIANES

[ L'Atelier CSW ONU 5 mars 2010 ]

[ Compte rendu de la 54° Commission des Nations-Unies ]