5° Edito : Diversités culturelles
Par Admin le mardi, 18 novembre 2008, - Edito - Lien permanent
Diversités culturelles
Aujourd’hui les moyens de communication et d’informations marquent la fin des distances physiques mais révèlent en même temps l’étendu des différences culturelles. Ou bien une cohabitation culturelle est organisée avec une hiérarchie fondée sur le droit universel ou des affrontements culturels exploseront.
La culture est instrumentalisée pour empêcher le vivre ensemble. Pour certains, la confusion entre culture et tradition permet d’enfermer leur pairs. Le respect de la culture d’origine empêcherait tout échange avec l’autre, ce serait trahison. Le culturalisme s’oppose ainsi à l’universalisme « en ouvrant la porte au relativisme intégral ».1
On admet sous prétexte de relativisme culturel ou religieux que des femmes soient privées d’un certain nombre de droits fondamentaux : disposer librement d’elles-mêmes, de leurs corps, de leurs actes et de leurs esprits.
En étudiant toutes les cultures, l'anthropologie du pouvoir et du politique des sociétés fondées ou non sur un patrimoine juridique et réglementaire consigné par écrit, montre partout les deux critères majeurs qui orientent la nature de tout pouvoir. Celui de la différence des genres et de la supériorité d'un sexe, dans la quasi-totalité des cas, le masculin; celui de la séniorité, qu'elle soit fondée sur l'expérience, l'âge ou l'appartenance à un groupe ou à une classe d'âge.
Pour vivre ensemble par delà les différences, il est nécessaire de respecter un ensemble de règles de vie communes. En société, aussi bien en public qu’en privé, entre personnes vivant dans un même pays, entre les pays.
L’Article 1 de la Déclaration Universelle des droits humains (10 décembre 1948) affirme « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »
La modernité est fondée sur la culture individuelle. L’individu est considéré comme tel lorsqu’il a conscience de lui-même et est responsable de ses actes.
Si l’individu est plus manœuvré qu’acteur, plus obéissant qu’autonome, il n’est plus sujet mais objet, interchangeable à merci. « L’individu, dans son identité, son sexe, son idéologie, sa profession, ses rapports institutionnels (familiaux, conjugaux, partisans) n’a plus la certitude d’antan mais s’emploie à chercher refuge dans des groupes restreints qui telle une niche vont lui apporter une sûreté que ne lui donne plus son identité ».2
L’image omniprésente radicalise le modèle communautaire. Le développement conjoint de l’individu, en tant qu'objet et image, enferme l’être humain.
Alors que la culture est ouverture à l’Autre, à l’universalité de la condition humaine et à la réflexion sur ses invariants.
- 1 Pascal Ory, La culture comme aventure, éditions complexes p.19
- 2 Michel Maffesoli, La transfiguration du politique, la tribalisation du monde, Biblio essais, 1992, p.168